Der am 21. Oktober 1869 (nach einigen Quellen: 1868) in Plock in Masuren geborene Mécislas Golberg, der später nach Frankreich emigrierte, war als Anthropologe, Soziologe, Kunsttheoretiker und -kritiker einer der meist gelesenen libertären Autoren seiner Zeit, ist heute jedoch völlig vergessen, selbst im Vergleich zu anderen Autoren der gleichen Epoche. Hier als Textbeispiel der Schluss der kurzen Schrift L'immoralité de la science aus dem Jahr 1895, S.19-21:
"L'individualité est la base de la science qui connaît les lois générales, comme la loi générale était la base de la science qui ne connaissait que Dieu. Le savoir, sous n'importe quelle forme, complète ce qui est inconscient; mais, une fois adapté à la vie, il devient stérile pour l'intelligence.
Le Dieu des chrétiens est entré dans la vie grâce à la science des lois générales, qui l'a particularisé; la science des lois générales entre dans la vie, et il s'agit de la spécialiser de même façon. Il faut au savoir donner son vrai rôle : adapter les faits non adaptés, utiliser et coordonner les faits inutiles et désordonnés. La science des lois générales n'est plus une adaptation, mais une pure connaissance, une simple luxure cérébrale. Il faut la rejeter et donner au savoir sa forme réelle, l'utilité dans la lutte et pour la sélection. La science d'avenir, consciente de la valeur réelle de l'individualité, doit se débarrasser de toutes les règles de la religion, de tous les fétiches de l’intellectualité. Elle aura soin de découvrir le X de la science actuelle, la vérité plus unie, et moins isolée. La science actuelle ne connaît que deux formes de manifestation : objective et subjective. La science d'avenir n'appréciera pas seulement un fait objectif, c'est-à-dire œuvre, création, preuve, ou un fait subjectif : constatation et conclusion, mais elle cherchera le rapport intime qui existe entre le fait et la vie, entre la création, l'individu et l'espèce.
C'est ainsi que, débarrassée des derniers vestiges du moyen-âge, la science s'appliquera à chercher les connexions existant entre le milieu biologique, sociologique et cosmique par rapport à chaque unité, et après avoir rendu la dignité à l'homme contre Dieu, elle la rendra à l'homme envers l'homme.
Aujourd'hui la science n'admet que les faits utiles, c'est-à-dire adaptés à la règle générale; la science d'avenir regardera comme utile le fait même d'existence et de création, car aucun fait humainement admis ne saurait être autre chose que force vive et féconde. L'utilité par la loi générale est la pauvreté d'acquisition et d'adaptation. L'utilité par le particulier écarte toute idée de contradiction et de supériorité, et prouve l'adaptation de l'homme, sa conquête sur l'existence, sa richesse, c'est-à-dire sa liberté. Croyez-vous que la machine qui crée des grandes richesses bien au-dessus des besoins, que les conditions économiques qui n'attachent plus l'homme au métier, mais chargent [l]a machine de gagner la vie, ne créeront pas en même temps des valeurs nouvelles, basées entièrement sur la fécondité humaine, sur la liberté de l'effort? Les individualités antagonistes que la science actuelle broie pour le bien du plus grand nombre, ne pourront exister là où toute utilité de l'homme envers l'homme, du fait envers la conscience, sera dans la multiplication et la diversité des efforts. Le général, entré dans la vie, n'aura plus besoin d'être dans l'intelligence qui n'aura à apprécier que les unités. La moralité du grand nombre sera écartée, et celle de chacun proclamée.
Mais, dira-t-on, que deviendront les faits inconnus? Et la synthèse de l'amidon, et l'analyse de l'opium, et la connaissance de la structure exacte de l'amphioxus et du mollusque, et le rôle de la capsule surrénale ou bien l'origine du diabète des maigres? Patience ! La curiosité ne perd rien en changeant de direction. Scientifiquement, sans pouvoir préciser ce que sera la science d'avenir, nous pouvons dire ce qu'elle ne sera pas. C'est le droit de la science que de déterminer l’inconnu par le connu, l'heure prochaine par l'heure présente. Et puisque la science n'est qu'un moyen dans la lutte pour l'existence et qu'elle doit se conformer à la logique des événements, à la loi sociologique, et non à la prétendue nature, nous affirmons qu'elle changera en raison de la vie. Et puisque les besoins humains ne peuvent être satisfaits par le règne des lois générales, la science d'avenir les écartera. Et vu qu'en écartant le général, elle donne droit au particulier, la science d'avenir sera celle des valeurs individuelles, et si les sciences actuelles ne répondent pas à ses besoins, elles s'atrophieront comme s'atrophie tout organe inutile. Sa négation est donc complète, car c'est seulement de l'opposition des règles que sort la synthèse, l'œuvre nouvelle.
En résumé : la science des lois a vécu, la science des choses arrive pour nous apporter l'immoralité complète de l'intelligence, la démolition des règles générales d'investigation, la négation des conclusions basées sur le droit du plus grand nombre, du plus essentiel et du supérieur qualitativement, et pour préparer le terrain pour la dernière expression de l'intellectualité, l'esthétique, qui fermera le cycle de la vie de la pensée humaine, sans fermer pour cela celle de la vie de l'espèce. L'intelligence usée tombera comme une feuille automnale, mais la race, toujours plus vigoureuse, continuera son évolution, puisant partout les éléments nécessaires à sa vie. Les nouveaux organes apparaîtront, et le cerveau, devenu trop grand et trop encombrant, cédera place à quelque chose de meilleur. Mais arrêtons nos pressentiments des événements lointains. La frêle barque des prévisions flottera longtemps sur les vagues d'avenir, car aucun Orphée ne viendra la guider, sinon notre propre prudence.
Pourtant, que le triste sort du cerveau ne trouble pas les âmes sensibles! L'humanité rendue clairvoyante et perspicace ne craint pas le changement, et la fragilité des fétiches présents ne saurait l'inquiéter pour l'avenir. Nous avons le respect du fait et nous connaissons la valeur de l'expérience. Le changement ne nous effraie donc pas, et l'avenir n'afflige point le présent. Seuls quelques doctes esprits crient : gare ! tout s'effondre ! Nous disons : tout fleurit, car tout le présent est déprécié.
Ainsi instruits par la vie passée, rendons un juste hommage aux cités anciennes et aux basiliques de nos pères, combattons les derniers vestiges du moyen-âge dans la pensée humaine, et continuons notre route, sûrs que l'humanité ne rebrousse jamais chemin, et que les appels de ceux qui restent, n'arrêtent point ceux qui avancent."
1 Kommentar:
Oh, je l'avais oublié, lui...
Merci pour le lien.
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