Vergangenes Jahr widmete ich mich an dieser Stelle dem Geographen Elisée Reclus, in diesem Jahr soll der anarchistische Ökologe Reclus gewürdigt werden. Tatsächlich kann man den libertären Freidenker, der lange bevor dies in anarchistischen Kreisen üblich war (vor allem im frühen 20. Jahrhundert), dem Vegetarismus und der Freikörperkultur nachging, als ersten "grünen" Anarchisten bezeichnen. Einige von Reclus' Beobachtungen über den menschlichen Einfluss auf das Klima klingen sogar recht modern, wobei er anders als Zeitgenossen wie Svante Arrhenius allerdings noch nicht auf Treibhausgase eingeht (auch wenn die Verschlechterung der Luftqualität erwähnt wird), sondern, ähnlich in rezenten Jahren Roger Pielke Sr., den Akzent auf die direkte Beeinflussung des Klimas durch menschliche Landnutzung und Bewirtschaftung legt. Im Unterschied zu heutigen Desindustrialisierern und "Primitivisten" sieht Reclus keineswegs jeglichen Einfluss des Menschen auf die Natur als negativ an - auch wenn er ähnlich diesen von einem präexistierenden "Äquilibrium", einer natürlichen "Harmonie" ausgeht - sondern sieht gerade durch den Fortschritt der Zivilisation einen "zivilisierteren" Umgang mit natürlichen Ressourcen ermöglicht; im Gegenzug erscheinen gerade vorindustrielle Gesellschaften als naturzerstörend. Hierzu einige Ausschnitte zu diesem Thema aus einem Artikel aus dem Jahr 1864:
"De l'action humaine sur la géographie physique. L'homme et la nature.
Comme le vieil Adam pétri d'argile, et comme les premiers Égyptiens nés du limon, nous sommes les fils de la terre. C'est d'elle que nous tirons notre substance; elle nous entretient de ses sucs nourriciers et fournit l'air à nos poumons; au point du vue matériel, elle nous donne 'la vie, le mouvement et l'être'. Quelle que soit la liberté relative conquise par notre intelligence et notre volonté propres, nous n'en restons pas moins des produits de la planète : attachés à sa surface comme d'inperceptibles animalcules, nous sommes emportés dans tous ses mouvements et nous dépendons de toutes ses lois. Et ce n'est point seulement en qualité d'individus isolés que nous appartenons à la terre, les sociétés, prises dans leur ensemble, ont dû nécessairement se mouler à leur origine sur le sol qui les portait ; elles ont dû réfléter dans leur organisation intime les innombrables phénomènes du relief continental, des eaux fluviales et maritimes, de l'atmosphère ambiante. Tous les faits de l'histoire s'expliquent en grande partie par la disposition du théâtre géographique sur lequel ils se sont produits : on peut même dire que le développement de l'humanité était inscrit d'avance en caractères grandioses sur les plateaux, les vallées et les rivages de nos continens. Ces vérités sont d'ailleurs devenues presque banales depuis que les Humboldt, les Ritter, les Guyot, ont établi par leurs travaux la solidarité de la terre et de l'homme. L'idée-mère qui inspirait l'illustre auteur de l'Erdkunde lorsqu'il rédigeait à lui seul sa grande encyclopédie, le plus beau monument géographique des siècles, c'est que la terre est le corps de l'humanité, et que l'homme, à son tour, est l'âme de la terre.
A mesure que les peuples se sont développés en intelligence et en liberté, ils ont appris à réagir sur cette nature extérieure dont ils subissaient passivement l'influence ; devenus, par la force de l'association, de véritables agens géologiques, ils ont transformé de diverses manières la surface des continens, changé l'économie des eaux courantes, modifié les climats eux-mêmes. Parmi les œuvres que des animaux d'un ordre inférieur ont accomplies sur la terre, les îlots des madrépores et des coraux peuvent, il est vrai, se comparer aux travaux de l'homme par leur étendue ; mais ces constructions gigantesques n'ajoutent pas un trait nouveau à la physionomie générale du globe et se poursuivent d'une manière uniformé, fatale pour ainsi dire, comme si elles étaient produites par les forces inconscientes de la nature. L'action de l'homme donne au contraire la plus grande diversité d'aspect à la surface terrestre. D'un côté elle détruit, de l'autre elle améliore, suivant l'état social et les progrès de chaque peuple, elle contribue tantôt à dégrader la nature, tantôt à l'embellir. Campé comme un voyageur de passage, le barbare pille la terre ; il l'exploite avec violence sans lui rendre en culture et en soins intelligens les richesses qu'il lui ravit ; il finit même par dévaster la contrée qui lui sert de demeure et par la rendre inhabitable. L'homme vraiment civilisé, comprenant que son intérêt propre se confond avec l'intérêt de tous et celui de la nature elle-même, agit tout autrement. Il répare les dégâts commis par ses prédécesseurs, aide la terre au lieu de s'acharner brutalement contre elle, travaille à l'embellissement aussi bien qu'à l'amélioration de son domaine. Non seulement il sait, en qualité d'agriculteur et d'industriel, utiliser de plus en plus les produits et les forces du globe ; il apprend aussi, comme artiste, à donner aux paysages qui l'entourent plus de charme, de grâce et de majesté. Devenu la 'conscience de la terre', l'homme digne de sa mission assume par cela même une part de responsabilité dans l'harmonie et la beauté de la nature environnante. (...)
A mesure que les peuples se sont développés en intelligence et en liberté, ils ont appris à réagir sur cette nature extérieure dont ils subissaient passivement l'influence ; devenus, par la force de l'association, de véritables agens géologiques, ils ont transformé de diverses manières la surface des continens, changé l'économie des eaux courantes, modifié les climats eux-mêmes. Parmi les œuvres que des animaux d'un ordre inférieur ont accomplies sur la terre, les îlots des madrépores et des coraux peuvent, il est vrai, se comparer aux travaux de l'homme par leur étendue ; mais ces constructions gigantesques n'ajoutent pas un trait nouveau à la physionomie générale du globe et se poursuivent d'une manière uniformé, fatale pour ainsi dire, comme si elles étaient produites par les forces inconscientes de la nature. L'action de l'homme donne au contraire la plus grande diversité d'aspect à la surface terrestre. D'un côté elle détruit, de l'autre elle améliore, suivant l'état social et les progrès de chaque peuple, elle contribue tantôt à dégrader la nature, tantôt à l'embellir. Campé comme un voyageur de passage, le barbare pille la terre ; il l'exploite avec violence sans lui rendre en culture et en soins intelligens les richesses qu'il lui ravit ; il finit même par dévaster la contrée qui lui sert de demeure et par la rendre inhabitable. L'homme vraiment civilisé, comprenant que son intérêt propre se confond avec l'intérêt de tous et celui de la nature elle-même, agit tout autrement. Il répare les dégâts commis par ses prédécesseurs, aide la terre au lieu de s'acharner brutalement contre elle, travaille à l'embellissement aussi bien qu'à l'amélioration de son domaine. Non seulement il sait, en qualité d'agriculteur et d'industriel, utiliser de plus en plus les produits et les forces du globe ; il apprend aussi, comme artiste, à donner aux paysages qui l'entourent plus de charme, de grâce et de majesté. Devenu la 'conscience de la terre', l'homme digne de sa mission assume par cela même une part de responsabilité dans l'harmonie et la beauté de la nature environnante. (...)
L'homme (...) dérange également l'harmonie des climats. Sans mentionner l'influence toute locale que les villes exercent en élevant la température et malheureusement en viciant l'atmosphère, il est certain que la destruction des forêts et la mise en culture de vastes étendues ont pour conséquence des modifications appréciables dans les diverses saisons. Par ce fait seul que le pionnier défriche un sol vierge, il change le réseau des lignes de température, isothère, isochimène, isotherme, qui passent à travers la contrée. Dans plusieurs districts de la Suède dont les forêts ont été récemment coupées, les printemps de la période actuelle commenceraient, d'après Absjörnsen, environ quinze jours plus tard que ceux du siècle dernier. Aux États-Unis, les défrichemens considérables des versans alléghaniens semblent avoir eu pour résultat de rendre la température plus inconstante et défaire empiéter l’automne sur l’hiver et cette dernière saison sur le printemps. On peut dire d’une manière générale que les forêts, comparables à la mer sous ce rapport, atténuent les différences naturelles de température entre les diverses saisons, tandis que le déboisement écarte les extrêmes de froidure et de chaleur et donne une plus grande violence aux courans atmosphériques. Si l’on en croit quelques auteurs, le mistral lui-même, ce vent terrible qui descend des Cévennes pour désoler la Provence, serait un fléau de création humaine, et soufflerait seulement depuis que les forêts des montagnes voisines ont disparu. De même les fièvres paludéennes et d’autres maladies endémiques ont souvent fait irruption dans un district lorsque des bois ou de simples rideaux d’arbres protecteurs sont tombés sous la hache. (...)
A la surface des eaux de même que sur les continens, [l'homme] n'agissait qu’en vue de ses intérêts immédiats et s’abandonnait au hasard pour tous les résultats lointains. Parmi ses entreprises, les unes avaient des suites heureuses et contribuaient au bien-être général ; d’autres au contraire, telles que le déboisement des montagnes, devaient entraîner des conséquences fatales ; mais sans se préoccuper de l’avenir il continuait de travailler au jour le jour. Actuellement l’humanité, représentée par ses initiateurs scientifiques, commence à se rendre compte de ses œuvres. Instruite par l’expérience du passé, elle entreprend la lutte contre les forces de la nature qu’elle a déchaînées elle-même, et sur plusieurs points les désastres survenus par la faute de nos ancêtres sont déjà réparés. En outre des groupes d’individus et même des peuples entiers, non contens de rétablir l’ancien équilibre sur la surface terrestre, travaillent aussi avec succès à la transformation utile et à l’embellissement de vastes étendues qui semblaient autrefois sans valeur.
Pendant les derniers siècles, d’heureux changemens apportés à la géographie physique de plusieurs contrées ont témoigné de ce que peut faire la volonté persévérante de l’homme. (...)
Toutefois, il faut le dire, les peuples qui sont aujourd’hui à l’avant-garde de l’humanité se préoccupent en général fort peu de l’embellissement de la nature. Beaucoup plus industriels qu’artistes, ils préfèrent la force à la beauté. Ce que l’homme veut aujourd’hui, c’est d’adapter la terre à ses besoins et d’en prendre possession complète pour en exploiter les richesses immenses. Il la couvre d’un réseau de routes, de chemins de fer et de fils télégraphiques ; il tente de fertiliser les déserts et de prévenir les inondations des fleuves ; il propose de triturer les collines pour les étendre en alluvions sur les plaines, perce les Alpes et les Andes, unit la Mer-Rouge à la Méditerranée, s’apprête à mêler les eaux du Pacifique avec celles de la Mer des Antilles. On comprend que les peuples, acteurs et témoins de toutes ces grandes entreprises, se laissent emporter par l’enivrement du travail et ne songent plus qu’à pétrir la terre à leur image. Et si l’industrie accomplit déjà de telles merveilles, que ne pourra-t-elle faire lorsque la science lui fournira d’autres moyens d’action sur la nature ! (...)"
Revue des deux mondes, vol. LIV, 1. Dezember 1864, S.762-763, 765-766, 768, 771.
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