Dezember 31, 2011

Both kinds of music (85): Country goes Hollywood

Gleich vier größere Hollywood-Filme befassten sich 1980 mit der Country-Musik.
Zunächst erschien ein Biopic über Loretta Lynn mit Sissy Spacek (bekannt aus Carrie) in der Hauptrolle unter dem Titel Coal Miner's Daughter.  Hier der Titelsong, gesungen von Spacek selbst, sowie andere Songs aus dem Film im Abspann:

Nach der Disco- (Saturday Night Fever) und Retro-(Grease)Welle versuchte sich John Travolta 1980 als Urban Cowboy an der Seite von Ex-Wondergirl Debra Winger. Der Soundtrack enthielt unter anderem auch den Titel The devil went down to Georgia der Charlie Daniels Band.

Während Willie Nelson in Honeysuckle Rose einen fremdgehenden Countrysänger mimte (und im Duett mit Emmylou Harris 'Till I gain control again sang)...

...musste sich Dolly Parton als Sekretärin in 9 to 5 durchschlagen.

Dezember 30, 2011

Was erwartet uns 2012?

Nachdem die Menschheit 2011 überraschenderweise weder durch ein Virus, noch durch einen Atomkrieg, noch durch einen Asteroiden ausgelöscht wurde, stattdessen ein erdähnlicher Planet und Hinweise auf das Higgs-Teilchen (auch als Gott-Partikel bekannt) entdeckt, Fortschritte in der Bekämpfung von HIV, Parkinson und Malaria erzielt , der Ursprung der Syphilis entschlüsselt, neue Erkenntnisse bezüglich des Zusammenspiels von Sonne, kosmischer Strahlung und Erdklima gewonnen wurden und ein Neutrino offenbar die Lichtgeschwindigkeit überschritten hat, sagen die Prognosen für 2012 mal wieder das Gleiche voraus: den Weltuntergang. Diesmal gedeckt durch eine (umstrittene) Interpretation eines alten Maya-Kalenders, des Popol Vuh (einen Überblick dazu findet man hier).

Als Alternative gibt es aber auch wieder die Auslöschung der Menschheit bis auf Will Smith und eine Handvoll Gefährten im Film I am Legend, den in Futurama angekündigten großen Krieg, in welchem Talkshow-Host Conan O'Brien seine Beine verliert oder die Bedrohung durch einen Dalek, in der 2005er Doctor Who-Folge "Dalek".

Im Perry Rhodan-Universum geschieht 2012 nichts Besonderes, die Erde gilt immer noch als vernichtet (Heft 49, "Die Erde stirbt"), und der Mikro-Optiker-Mutant Jost Kulman, später Agent des Solaren Imperiums auf dem Planeten Swoofon (Heft 61, "Der Robot-Spion", Heft 63 "Die Mikro-Techniker"), wird geboren.

Genesis datierten im Song Get 'em out by Friday eine Durchsage der weltweiten genetischen Kontrolle auf den 18. September 2012 (auf dem Album Foxtrot, 1972).

Bonus: die 2012er Apokalypse, besungen von Britney Spears:

Dezember 27, 2011

190 Jahre Joseph Déjacque

Heute ein Ausblick in die Welt des Jahres 2858, eine sehr fourierisierende Utopie aus dem Libertaire des Joseph Déjacque:
"Dix siècles ont passé sur le front de l’Humanité. Nous sommes en l’an 2858. —Imaginez un sauvage des premiers âges, arraché du sein de sa forêt primitive et jeté sans transition à quarante siècles de distance au milieu de l’Europe actuelle, en France, à Paris. Supposez qu’une puissance magique ait délié son intelligence et la promène à travers les merveilles de l’industrie, de l’agriculture, de l’architecture, de tous les arts et de toutes les sciences, et que, comme un cicerone, elle lui en montre et lui en explique toutes les beautés. Et maintenant jugez de l’étonnement de ce sauvage. Il tombera en admiration devant toutes ces choses ; il ne pourra en croire ses yeux ni ses oreilles ; il criera au miracle, à la civilisation, à l’utopie !
Imaginez maintenant un civilisé transplanté tout à coup du Paris du XIXe siècle au temps originaire de l’humanité. Et jugez de sa stupéfaction en face de ces hommes qui n’ont encore d’autres instincts que ceux de la brute, des hommes qui paissent et qui bêlent, qui beuglent et qui ruminent, qui ruent et qui braient, qui mordent, qui griffent et qui rugissent, des hommes pour qui les doigts, la langue, l’intelligence sont des outils dont ils ne connaissent pas le maniement, un mécanisme dont ils sont hors d’état de comprendre les rouages. Figurez-vous ce civilisé, ainsi exposé à la merci des hommes farouches, à la fureur des bêtes féroces et des éléments indomptés. Il ne pourra vivre parmi toutes ces monstruosités. Ce sera pour lui le dégoût, l’horreur, le chaos !
Eh bien ! l’utopie anarchique est à la civilisation ce que la civilisation est à la sauvagerie. Pour celui qui a franchi par la pensée les dix siècles qui séparent le présent de l’avenir, qui est entré dans ce monde futur et en a exploré les merveilles, qui en a vu, entendu et palpé tous les harmonieux détails, qui s’est initié à toutes les joies de cette société humanitaire, pour celui-là le monde actuel est encore une terre inculte et marécageuse, un cloaque peuplé d’hommes et d’institutions fossiles, une monstrueuse ébauche de société, quelque chose d’informe et de hideux que l’éponge des révolutions doit effacer de la surface du globe. La Civilisation, avec ses monuments, ses lois, ses mœurs, avec ses frontières de propriétés et ses ornières de nations, ses ronces autoritaires et ses racines familiales, sa prostitutionnelle végétation ; la Civilisation avec ses patois anglais, allemand, français, cosaque, avec ses dieux de métal, ses fétiches grossiers, ses animalités pagodines, ses caïmans mitrés et couronnés, ses troupeaux de rhinocéros et de daims, de bourgeois et de prolétaires, ses impénétrables forêts de baïonnettes et ses mugissantes artilleries, torrent de bronze allongés sur leurs affûts et vomissant avec fracas des cascades de mitraille ; la Civilisation, avec ses grottes de misère, ses bagnes et ses ateliers, ses maisons, de tolérance et de Saint-Lazare, avec ses montagneuses chaînes de palais et d’églises, de forteresses et de boutiques, ses repaires de princes, d’évêques, de généraux, de bourgeois, obscènes macaques, hideux vautours, ours mal léchés, métallivores et carnivores qui souillent de leur débauche et font saigner sous leur griffe la chair et l’intelligence humaines ; la Civilisation, avec son Evangile pénal et son Code religieux, ses empereurs et ses papes — ses potences-constrictor qui vous étranglent un homme dans leurs anneaux de chanvre et puis le balancent au haut d’un arbre, après lui avoir brisé la nuque du cou, ses guillotines-alligator qui vous le broient comme un chien entre leurs terribles mâchoires et vous lui séparent la tête du tronc d’un coup de leur herse triangulaire ; la Civilisation, enfin, avec ses us et coutumes, ses chartes et ses constitutions pestilentielles, son choléra-moral, toutes ses religionnalités et ses gouvernementalités épidémiques ; la Civilisation, en un mot, dans toute sa sève et son exubérance, la Civilisation, dans toute sa gloire, est, pour celui-là qui a fixé du regard l’éblouissant Avenir, ce que serait pour le civilisé la sauvagerie à l’origine du globe, l’homme nouveau-né au sortir de son moule terrestre et barbottant encore dans les menstrues du chaos ; comme aussi l’utopie anarchique est, pour le civilisé, ce que serait pour le sauvage la révélation du monde civilisé ; c’est-à-dire quelque chose d’hyperboliquement bon, d’hyperboliquement beau, quelque chose d’ultra et d’extra-naturel, le paradis de l’homme sur la terre. (...)

Et d’abord, la Terre a changé de physionomie. A la place des plaies marécageuses qui lui dévoraient les joues, brille un duvet agricole, moisson dorée de la fertilité. Les montagnes semblent aspirer avec frénésie le grand air de la liberté, et balancent sur leurs cimes leur beau panache de feuillage. Les déserts de sables ont fait place à des forêts peuplées de chênes, de cèdres, de palmiers, qui foulent aux pieds un épais tapis de mousse, molle verdure émaillée de toutes les fleurs amoureuses de frais ombrages et de clairs ruisseaux. Les cratères ont été muselés, l’on a fait taire leur éruption dévastatrice, et l’on a donné un cours utile à ces réservoirs de lave. L’air, le feu, et l’eau, tous les éléments aux instincts destructeurs ont été domptés, et captifs sous le regard de l’homme, ils obéissent à ses moindres volontés. Le ciel a été escaladé. L’électricité porte l’homme sur ses ailes et le promène dans les nues, lui et ses steamboats aériens. Elle lui fait parcourir en quelques secondes des espaces que l’on mettrait aujourd’hui des mois entiers à franchir sur le dos des lourds bâtiments marins. Un immense réseau d’irrigations couvre les vastes prairies, dont on a jeté au feu les barrières et où paissent d’innombrables troupeaux destinés à l’alimentation de l’homme. L’homme trône sur ses machines de labour, il ne féconde plus le champ à la vapeur de son corps, mais à la sueur de la locomotive. Non seulement on a comblé les ornières des champs, mais on a aussi passé la herse sur les frontières des nations. Les chemins de fer, les ponts jetés sur les détroits et les tunnels sous-marins, les bâtiments-plongeurs et les aérostats, mus par l’électricité, ont fait de tout le globe une cité unique dont on peut faire le tour en moins d’une journée. Les continents sont les quartiers ou les districts de la ville universelle. De monumentales habitations, disséminées par groupes au milieu des terres cultivées, en forment comme les squares. Le globe est comme un parc dont les océans sont les pièces d’eau ; un enfant peut, en jouant au ballon, les enjamber aussi lestement qu’un ruisseau. L’homme, tenant en main le sceptre de la science, a désormais la puissance qu’on attribuait jadis aux dieux, au bon vieux temps des hallucinations de l’ignorance, et il fait à son gré la pluie et le beau temps ; il commande aux saisons, et les saisons s’inclinent devant leur maître. Les plantes tropicales s’épanouissent à ciel découvert dans les régions polaires ; des canaux de lave en ébullition serpentent à leurs pieds ; le travail naturel du globe et le travail artificiel de l’homme ont transformé la température des pôles, et ils ont déchaîné le printemps là où régnait l’hiver perpétuel. Toutes les villes et tous les hameaux du monde civilisé, ses temples, ses citadelles, ses palais, ses chaumières, tout son luxe et toutes ses misères ont été balayés du sol comme des immondices de la voie publique ; il en reste plus de la civilisation que le cadavre historique, relégué au Mont-Faucon du souvenir. Une architecture grandiose et élégante, comme rien de ce qui existe aujourd’hui ne saurait donner le croquis, a remplacé les mesquines proportions et les pauvretés de style des édifices des civilisés. Sur l’emplacement de Paris, une construction colossale élève ses assises de granit et de marbre, ses piliers de fonte d’une épaisseur et d’une hauteur prodigieuse. Sous son vaste dôme en fer découpé à jour et posé, comme une dentelle, sur un fond de cristal, un million de promeneurs peuvent se réunir sans y être foulés. Des galeries circulaireses, étagées les unes sur les autres et plantées d’arbres comme des boulevards, forment autour de ce cirque immense une immense ceinture qui n’a pas moins de vingt lieues de circonférence. Au milieu de ces galeries, une voie ferrée transporte, dans de légers et gracieux wagons, les promeneurs d’un point à un autre, les prend et les dépose où il leur plaît. De chaque côté de la voie ferrée est une avenue de mousse, une pelouse ; puis, une avenue sablée pour les cavaliers ; puis, une avenue dallée ou parquetée; puis, enfin, une avenue recouverte d’un épais et moelleux tapis. Tout le long de ces avenues sont échelonnés des divans et des berceuses à sommiers élastiques et à étoffes de soie et de velours, de laines et de toiles perses ; et aussi des bancs et des fauteuils en bois vernis, en marbre ou en bronze, nus ou garnis de sièges en tresse ou en cuir, en drap uni ou en fourrure tachetée ou tigrée. Sur les bords de ces avenues, des fleurs de toutes les contrées, s’épanouissant sur leurs tiges, ont pour parterre de longues consoles en marbre blanc. De distance en distance se détachent de légères fontaines, les unes en marbre blanc, en stuc, en agate et bronze, plomb et argent massif ; les autres en marbre noir, en brèche violette, en jaune de sienne, en malaquite, en granit, en cailloux, en coquillage et cuivre et or et fer. Le tout mélangé ensemble ou en partie avec une entente parfaite de l’harmonie. Leur forme, variée à l’infini, est savamment mouvementée. Des sculptures, oeuvres d’habiles artistes, animent par d’idéales fantaisies ces urnes d’où, le soir, jaillissent avec des flots et des jets d’eau limpide des jets et des flots de lumière, cascades de diamants et de lave qui ruissellent à travers les plantes et les fleurs aquatiques. Les piliers et les plafonds des galeries sont d’une ornementation hardie et fortement accentuée. Ce n’est ni grec, ni romain, ni mauresque, ni gothique, ni renaissance ; c’est quelque chose de témérairement beau, d’audacieusement gracieux, c’est la pureté du profil avec la lasciveté du contour, c’est souple et c’est nerveux ; cette ornementation est à l’ornementation de nos jours ce que la majesté du lion, ce superbe porte-crinière, est à la pataudité et à la nudité du rat. La pierre, le bois et le métal concourent à la décoration de ces galeries, et s’y marient harmonieusement. Sur des fonds d’or et d’argent se découpent des sculptures en bois de chêne, en bois d’érable, en bois d’ébène. Sur des champs de couleurs tendres ou sévères courent en relief des rinceaux de fer et de plomb galvanisés. Des muscles de bronze et de marbre divisent toute cette riche charnure en mille compartiments, et en relient l’unité. D’opulentes draperies pendent le long des arcades qui, du côté interne, sont ouvertes sur le cirque, et, du côté externe, fermées aux intempéries des saisons par une muraille de cristal. A l’intérieur, des colonnades formant véranda supportent à leur faite un entablement crénelé à plate-forme ou terrasse, comme une forteresse ou un colombier, et livrent passage, par ces ouvertures architecturales, aux visiteurs qui en descendent ou qui y montent au moyen d’un balcon mobile s’élevant ou s’abaissant à la moindre pression. Ces galeries circulaires, régulières quant à l’ensemble, mais différentes quant aux détails, sont coupées de distance en distance par des corps de bâtiments en saillie d’un caractère plus imposant encore. Dans ces pavillons, qui sont comme les maillons de cette chaîne d’avenues, il y a les salons de rafraîchissements et de collations, les salons de causerie et de lecture, de jeux et de repos, d’amusements et de récréations, pour l’âge viril comme pour l’âge enfantin. Dans ces sortes de reposoirs, ouverts à la foule bigarrée des pèlerins, tous les raffinements du luxe qu’on pourrait de nos jours appeler aristocratique, semblent y avoir été épuisés, tout y est d’une richesse et d’une élégance féerique. Ces pavillons, à leur étage inférieur, sont autant de péristyles par où l’on entre dans l’immense arène. Ce nouveau Colysée, dont nous venons d’explorer les gradins, a son arène comme les anciens colysées : c’est un parc parsemé de massifs d’arbres, de pelouses, de plates-bandes de fleurs, de grottes rustiques et de kiosques somptueux. La Seine et une infinité de canaux et de bassins de toutes les formes, eaux vives et eaux dormantes, se carrent ou courent, reposent ou serpentent au milieu de tout cela. De larges avenues de marronniers et d’étroits sentiers bordés de haies, et couverts de chèvre-feuille et d’aubépine, les sillonnent dans tous les sens. Des groupes de bronze et de marbre, chefs-d’oeuvre de la statuaire, jalonnent ces avenues et y trônent par intervalles, ou se mirent, au détour de quelque sentier dérobé, dans le cristal d’une fontaine solitaire. Le soir, de petits globes de lumière électrique projettent, comme des étoiles, leurs timides rayons sur les ombrages de verdure, et plus loin, au-dessus de la partie la plus découverte, une énorme sphère de lumière électrique verse de son orbe des torrents de clarté solaire. Des calorifères, brasiers infernaux, et des ventilateurs, poumons éoliens, combinent leurs efforts pour produire dans cette enceinte un climat toujours tempéré, une floraison perpétuelle. C’est quelque chose de mille et une fois plus magique que les palais et les jardins des Mille et une Nuits. Des yoles aérostatiques, des canotiers aériens traversent à vol d’oiseau cette libre volière humaine, vont, viennent, entrent et sortent, se poursuivent ou se croisent dans leurs capricieuses évolutions. Ici ce sont des papillons multicolores qui voltigent de fleurs en fleurs, là des oiseaux des zones équatoriales qui folâtrent en toute liberté. Les enfants s’amusent sur les pelouses avec les chevreuils et les lions devenus des animaux domestiques ou civilisés, et ils s’en servent comme de dadas pour monter dessus ou les atteler à leurs brouettes. Les panthères, apprivoisées comme des chats, grimpent après les colonnes ou les arbres, sautent sur l’épaule de roc des grottes, et, dans leurs bonds superbes ou leurs capricieuses minauderies, dessinent autour de l’homme les plus gracieuses courbes ; et, rampantes à ses pieds, sollicitent de lui un regard ou une caresse. Des orgues souterraines, mugissements de vapeur ou d’électricité, font entendre par moment leur voix de basse-taille et, comme d’un commun concert, mêlent leurs sourdes notes au ramage aigu des oiseaux chanteurs, ces légers ténors. Au centre à peu près de cette vallée de l’harmonie s’élève un labyrinthe, au faîte duquel est un bouquet de palmiers. Au pied de ces palmiers est une tribune en ivoire et bois de chêne, du plus beau galbe. Au-dessus de cette tribune, et adossée aux tiges des palmiers, est suspendue une large couronne en acier poli entourant une toque de satin azur proportionnée à la couronne. Une draperie en velours et en soie grenat, à frange d’argent, et supportée par des torsades en or, retombe en boucles par derrière. Sur le devant des bandeaux est une grosse étoile en diamant, surmontée d’un croissant et d’une aigrette de flamme vive. De chaque côté sont deux mains en bronze, également attachées au bandeau, une à droite et l’autre à gauche, servant d’agrafes à deux ailes également de flamme vive. C’est à cette tribune que, dans les jours de solennité, montent ceux qui veulent parler à la foule. On comprend que, pour oser aborder pareille chaire, il faille être autre chose que nos tribuns et parlementaires. Ceux-ci seraient littéralement écrasés sous le poids moral de cette couronne ; ils sentiraient sous leurs pieds le plancher frémir de honte et s’écarter pour les engloutir. Aussi ces hommes qui viennent prendre place sous ce diadème et sur ces degrés allégoriques, ne sont-ils que ceux qui ont à répandre, du haut de cette urne de l’intelligence, quelque grande et féconde pensée, perle enchâssée dans une brillante parole, et qui, sortie de la foule, retombe sur la foule comme la rosée sur les fleurs. La tribune est libre. Y monte qui veut, —mais ne le veut que qui peut y monter. Dans ce monde là, qui est bien différent du nôtre, on a le sublime orgueil de n’élever la voix en public que pour dire quelque chose. Icare n’eût pas osé y essayer ses ailes, il eût été trop certain de choir. C’est qu’il faut mieux qu’une intelligence de cire pour tenter l’ascension de la parole devant un pareil auditoire. Un ingénieux mécanisme acoustique permet à ce million d’auditeurs d’entendre distinctement toutes les paroles de l’orateur, si éloigné que chacun soit de lui. Des instruments d’optique admirablement perfectionnés, permettent d’en suivre les mouvements, ceux du geste et de la physionomie, à une très grande distance.
Vu par les yeux du Passé, ce colossal carrousel, avec toutes ses vagues humaines, avait pour moi l’aspect grandiose de l’Océan. Vu par les yeux de l’Avenir, nos académies de législateurs et nos conseils démocratiques, le palais Bourbon et la salle Martel, ne m’apparaissaient plus que sous la forme d’un verre d’eau. Ce que c’est que l’homme et comme il voit différemment les choses, selon que le panorama des siècles roule ou déroule ses perspectives. Ce qui pour moi était l’utopie était pour eux tout ordinaire. Ils avaient des rêves bien autrement gigantesques et que ne pouvait embrasser ma petite imagination. J’entendis parler de projets tellement au dessus du vulgaire que c’est à peine si je pouvais en saisir le sens. Quelle figure, disais-je en moi-même, ferait au milieu de ces gens-là un civilisé de la rue des Lombards : il aurait beau se mettre la tête dans son mortier, la broyer comme un noyau de pêche, en triturer le cerveau, il ne parviendrait jamais à en extraire un rayon d’intelligence capable seulement d’en comprendre le plus petit mot.
Ce monument dont j’ai essayé de donner un croquis, c’est le palais ou pour mieux dire le temple des arts et des sciences, quelque chose dans la société ultérieure comme le Capitole et le Forum dans la société antérieure. C’est le point central où viennent aboutir tous les rayons d’un cercle et d’où ils se répandent ensuite à tous les points de la circonférence. Il s’appelle le Cyclidéon, c’est-à-dire 'lieu consacré au circulus des idées', et par conséquent à tout ce qui est le produit de ces idées ; c’est l’autel du culte social, l’église anarchique de l’utopiste humanité.
Chez les fils de ce nouveau monde, il n’y a ni divinité ni papauté, ni royauté ni dieux, ni rois ni prêtres. Ne voulant pas être esclaves, ils ne veulent pas de maîtres. Etant libres, ils n’ont de culte que pour la Liberté, aussi la pratiquent-ils dès leur enfance et la confessent-ils à tous les moments et jusque dans les derniers moments de leur vie. Leur communion anarchique n’a besoin ni de bibles ni de codes ; chacun d’eux porte en soi sa loi et son prophète, son coeur et son intelligence. Il ne font pas à autrui ce qu’ils ne voudraient pas que leur fit autrui, et ils font à autrui ce qu’ils voudraient qu’autrui leur fit. Voulant le bien pour eux, ils font le bien pour les autres. Ne voulant pas qu’on attente à leur libre volonté, ils n’attentent pas à la libre volonté des autres. Aimants, aimés, ils veulent croître dans l’amour et multiplier par l’amour. Hommes, ils rendent au centuple à l’Humanité ce qu’enfants ils ont coûté de soins à l’Humanité ; et à leur prochain les sympathies qui sont dues à leur prochain : regard pour regard, sourire pour sourire, baiser pour baiser, et, au besoin, morsure pour morsure. Ils savent qu’ils n’ont qu’une mère commune, l’Humanité, qu’ils sont tous frères, et que fraternité oblige. Ils ont conscience que l’harmonie ne peut exister que par le concours des volontés individuelles, que la loi naturelle des attractions est la loi des infiniment petits comme des infiniment grands, que rien de ce qui est sociable ne peut se mouvoir que par elle, qu’elle est la pensée universelle, l’unité des unités, la sphère des sphères, qu’elle est immanente et permanente dans l’éternel mouvement ; et ils disent : En dehors de l’anarchie pas de salut ! et ils ajoutent : Le bonheur, il est de notre monde. Et tous sont heureux, et tous rencontrent sur leur chemin les satisfactions qu’ils cherchent. Ils frappent, et toutes les portes s’ouvrent ; la sympathie, l’amour, les plaisirs et les joies répondent aux battements de leur coeur, aux pulsations de leur cerveau, aux coups de marteau de leur bras ; et, debout sur leurs seuils, ils saluent le frère, l’amant, le travailleur ; et la Science, comme une humble servante, les introduit plus avant sous le vestibule de l’Inconnu.
Et vous voudriez une religion, des lois chez un pareil peuple ? Allons donc ! Ou ce serait un péril, ou ce serait un hors-d’oeuvre. Les lois et les religions sont faites pour les esclaves par des maîtres qui sont aussi des esclaves. Les hommes libres ne portent ni lien spirituel ni chaînes temporelles. L’homme est son roi et son Dieu. —'Moi et mon droit', telle est sa devise.
Sur l’emplacement des principales grandes villes d’aujourd’hui, l’on avait construit des Cyclidéons, non pas semblables, mais analogues à celui dont j’ai donné la description. Ce jour-là, il y avait dans celui-ci exhibition universelle des produits du génie humain. Quelquefois ce n’étaient que des expositions partielles, expositions de district ou de continent. C’est à l’occasion de cette solennité que trois ou quatre orateurs avaient prononcé des discours. Dans ce cyclique des poétiques labeurs du bras et de l’intelligence était exposé tout un musée de merveilles. L’agriculture y avait apporté ses gerbes, l’horticulture ses fleurs et ses fruits, l’industrie ses étoffes, ses meubles, ses parures, la science tous ses engrenages, ses mécanismes, ses statistiques, ses théories. L’architecture y avait apporté ses plans, la peinture ses tableaux, la sculpture et la statuaire ses ornements et ses statues, la musique et la poésie les plus purs de leurs chants. Les arts comme les sciences avaient mis dans cet écrin leurs plus riches joyaux.
Ce n’était pas un concours comme nos concours. Il n’y avait ni jury d’admission ni jury de récompenses triés par la voix du sort ou du scrutin, ni grand prix octroyé par des juges officiels, ni couronnes, ni brevets, ni lauréats, ni médailles. La libre et grande voix publique est seule juge souveraine. C’est pour complaire à cette puissance de l’opinion que chacun vient lui soumettre ses travaux, et c’est elle qui, en passant devant les oeuvres des uns et des autres, leur décerne selon ses aptitudes spéciales, non pas des hochets de distinction, mais des admirations plus ou moins vives, des examens plus ou moins attentifs, plus ou moins dédaigneux. Aussi, ses jugements sont-ils toujours équitables, toujours à la condamnation des moins braves, toujours à la louange des plus vaillants, toujours un encouragement à l’émulation, pour les faibles comme pour les forts. C’est la grande redresseuse de torts ; elle qui témoigne à tous individuellement qu’ils ont plus ou moins suivi le sentier de leur vocation, qu’ils s’en sont plus ou moins écartés ; et l’avenir se charge de ratifier ses maternelles observations. Et tous ses fils se grandissent à l’envi par cette instruction mutuelle, car tous ont l’orgueilleuse ambition de se distinguer également dans leurs divers travaux."
Aus: Joseph Déjacque, "L'humanispère. Utopie anarchique", in Le Libertaire. Journal du mouvement social, no. 6-7, New York, 21. September/25. Oktober 1858.

Dezember 24, 2011

Both kinds of music (84): Weihnachtslieder

Natürlich unterließen es die unterschiedlichsten Country-Stars auch in den 1970ern nicht, ihre Interpretationen von alten und neuen Weihnachtsliedern einzuspielen, und auch der fernsehende Countryfan kam an Weihnachten nicht um diverse Christmas Specials herum, so unter anderem die jährlichen Specials von Johnny Cash. In dieser schönen Aufnahme aus dem Fernsehspecial 1976 singen Ehefrau June und die drei Schwägerinnen (die Carter Sisters) das Lied In the pines:

Wem das jetzt nicht weihnachtlich (i.e. kitschig) genug war, kann sich diese Version aus Cashs 1978er Show des alten Bill Monroe-Titels Christmas time's a-coming mit June, Kris Kristofferson und dessen Gefährtin Rita Coolidge reinziehen:

Das wohl beste Weihnachtsalbum der Country-Musik veröffentlichte allerdings 1979 Emmylou Harris mit Light of the stable. Hieraus der Titel The first Noel, ein altes englisches Weihnachtslied aus dem 18. Jahrhundert:

Dezember 23, 2011

Mühsam, passend zur Jahreszeit (4)

Weihnachtsbetrachtung 

In Asien liegen in dichtem Knäuel
bluttriefend erschlagene Leichen.
Das sind des Krieges furchtbare Gräuel,
die täglich Tausende bleichen.

In Afrika bringen die Weißen Kultur
mit Feuer und Schwert dem Herero,
es lastet Entsetzen auf weiter Flur,
der Deutsche wütet gleich Nero.

In Russland mordet im eignen Land
die Knute die freien Geister,
und eh nicht dem Volk der Befreier erstand,
wird keiner der Schrecknisse Meister.

In Innsbruck schlagen einander tot
die hasserfüllten Nationen,
die ganze Welt erbebt in Not
und Angst vor Kruppschen Kanonen.

So treten wir unter den Weihnachtsbaum
– sofern wir einen haben;
denn vielen bleibt ein frommer Traum
das Fest mit seinen Gaben.

Und mancher steht am Straßenrand,
von aller Welt verlassen,
und blickt auf der Reichen Lichtertand –
und ins Herz zieht ihm grimmiges Hassen.

Indes bei Gebet und Litanei
die Kirchenglocken erschallen;
man predigt, dass Friede auf Erden sei
und den Menschen ein Wohlgefallen!
(1904)

Dezember 22, 2011

Das waren noch Zeiten

"Das 'Escher Tageblatt' heuchelt, wenn es sagt, es würde alle Arbeiterfragen mit Weitherzigkeit und Brüderlichkeitsempfinden behandeln, es wäre niemals einem Kapitalismus dienstbar gewesen. Das ist eine gemeine Heuchelei. Sollen wir alle arbeiterfeindlichen Artikel des 'Tageblatt' aufzählen? Wir haben unzählige auf Lager. (...)
Die besondere Schädlichkeit einer Zeitung wie das 'Tageblatt' liegt hauptsächlich in der Unoffenheit, in der Heuchelerei. Und gerade darum soll die Arbeiterschaft besonders vor einer Presse gewarnt sein, die unter dem Deckmantel der Arbeiterfreundlichkeit ihre arbeiterfeindliche Politik zu machen sucht. 'Harmonie zwischen Arbeitgebern und Arbeitnehmern', so heuchelt die kap. Presse à la 'Tageblatt'. Wie sie es in Wahrheit mit dieser Harmonie halten, beweist schon ihre Berichterstattung. Für die Kämpfe der Arbeiter haben sie niemals Raum, sber dem Kapitalismus stehen die Spalten immer offen. (...)
Zu den frechen Bemerkungen des kapitalistischen Chefredakteurs, beispielsweise über Klassenhetze, sei folgendes bemerkt: Die freie Gewerkschaftsbewegung steht auf dem Boden des Klassenkampfes. Dies wurde nie geleugnet. Dieser Klassenkampf wird mit solchen Mitteln geführt, die den Verhältnissen entsprechen. Den Vorwurf der Klassenhetze geben wir an den Absender zurück, dort ist er am angebrachtesten. Nämlich: die kapitalistische Presse mit dem 'Tageblatt' an der Spitze hat ein besonderes System der 'Klassenhetze'. Einerseits locken sie die Arbeiter zu der bereits erwähnten 'Harmonie' und andererseits hetzen sie dieselben Arbeiter gegen deren eigene Klassengenossen; gegen jene, welche an die Spitze der Bewegung zur Verteidigung der Arbeiterinteressen von den Arbeitern selbst gestellt wurden. Das ist die Tendenz einer Presse wie das 'Tageblatt'. Wir werden derselben die heuchlerische Maske abzureissen wissen."
("Aus der kapitalistischen Presse.", in Der Proletarier. Offizielles Organi der freien Gewerkschaften Luxemburgs. 5. Jhg., 8, 24. Februar 1923). N.B. Das Tageblatt wurde 1927 von den Gewerkschaften aufgekauft.

Dezember 21, 2011

Luxemburger Krisengerede

Déi Lénk äußern sich etwas widersprüchlich zum Kompromiss der Monopartite, den Index völlig unabhängig von der Inflationsentwicklung jedes Jahr im Oktober auszuzahlen - nicht mal den vollständigen, da "aus Gesundheitsgründen" (der staatlichen Kassen?) Alkohol und Tabak rausgenommen werden (die Akzisen darauf sind ohnehin schon länger bei der Berechnung der Inflation "neutralisiert" worden) -, und im Gegenzug ein paar Schecks an die ärmsten Schlucker zu verteilen (sowie eine Reihe vager Ankündigen, die teilweise auch bereits in der Koalitionsvereinbarung 2009 standen). 
Einerseits wirft sie der Konkurrenz der Sozialistischen Arbeiterpartei vor, die Beschlüsse der "Parteibasis" zu missachten: "Man muss sich die Frage stellen, ob die LSAP ihren “Moutforter Beschluss”, den Index nur im Falle einer 'crise manifeste' anzutasten, heute noch respektiert."; woraus man schliessen kann, dass es für Déi Lénk augenblicklich keine Krise gibt, jedenfalls keine "manifeste". Doch was liest man gleich im folgenden Satz: "Wie lange kann diese Partei noch vor ihren Mitgliedern rechtfertigen, dass die Lohnabhängigen immer weiter für die von den Finanzmärkten provozierte Krise zahlen müssen?"
Vielleicht liegt's daran, dass die Mehrheit der luxemburger Linken über weitgehend abgesicherte Arbeitsplätze verfügt, und es vielleicht nicht ganz so offensichtlich ist, ob die Krise nun "manifest" ist oder auch nicht...

Ähnliches gilt wohl auch für die Chambre des fonctionnaires et employés publics (Pseudonym für die Staatsbeamtengewerkschaft CGFP), die in ihrer diesjährigen Stellungnahme zum Haushaltsentwurf der Regierung etwas gewerkschaftsuntypisch der schumpeterschen "kreativen Zerstörung" ins Wort reden:
"Ceux qui demandent de ne pas ajuster le salaire social minimum ou de manipuler l'indexation des salaires exigent en réalité de faire sur vivre des firmes et des secteurs industriels foncièrement incapables d'améliorer leur productivité. L'État doit se garder de subventionner – fût-ce en renonçant au progrès social – des activités non performantes et des secteurs à la traîne. S'il estime devoir donner à l'esprit d'entreprise l'un ou l'autre coup de pouce, notamment sectoriel, que l'État le fasse donc plutôt pour faire démarrer et pour faire éclore des secteurs d'avenir!
La stratégie protectionniste et rétrograde qui est réclamée par les représentants du patronat va à l'encontre des conclusions de la science économique (nécessités soulignées par Schumpeter) et du bon sens. Elle se dirige contre le progrès économique et l'amélioration de la productivité, essayant de soustraire aux secteurs nouveaux et en progression les ressources limitées dont ceux-ci ont besoin.
L'État serait mal avisé de soutenir les activités à croissance réduite, à productivité stagnante et à faible valeur ajoutée, et ceci aux dépens des créneaux capables de faire avancer la compétitivité internationale du pays. La lutte pour une productivité améliorée ne se gagne pas par des développements spectaculaires dans les ateliers de la Fedil, mais par une restructuration fondamentale de notre économie."
Starke Worte, man fragt sich allerdings ob die Ständevertretung der Beamten das Gleiche fordern würde, wäre ihre eigene Klientel von dieser Restrukturierung betroffen...

Dezember 17, 2011

Both kinds of music (83): Disco Inferno

Natürlich blieb auch die Country-Musik nicht von der spätsiebziger Discofizierung aller erdenklichen Musikgenres verschont (wie bereits hier illustriert), wobei sowohl Country-Motive in Disco-Tracks eingebaut wurden, als auch Country-Musiker auf Discobeats und -streicher zurückgriffen. Hier ist in erster Linie Dolly Parton zu nennen, die 1977 mit dem Album Here you come again ein Comeback feierte und den Grammy für die beste weibliche Vocal-Performance im Country erhielt. Von zwei der auf dem darauf folgenden Album Heartbreaker (1978) erschienenen Songs erschienen auch Discomixe von den ohnehin sehr dancefloor-tauglichen Songs I wanna fall in love und Baby I'm burning.


Bereits seit den späten 1950ern trieb Bill Anderson als Songwriter und Countrysänger sein Unwesen, war aber in den 1970ern eher als Gameshow Host ein Begriff, was ihn aber nicht davon abhielt, Country-/Disco-Crossovertracks wie hier Double S (1979) einzuspielen:

Selbst Klassiker des Genres, wie hier Jambalaya von Hank Williams in der Version von Silver Blue (1978) waren vor der Discofizierung nicht sicher:

Dezember 16, 2011

Hitchens ist tot

"Karl Marx was possibly the consummate anti-statist in his original writings and believed that the state was not the solution to social problems, but the outcome of them, the forcible resolution in favor of one ruling group. He thought that if you could give a name to utopia, it was the withering away of the state. Certainly those words had a big effect on me.
The reason why people tend to forget them, or the left has a tendency to forget them in practice, has something to do with the realm of necessity. If you make your priority -- let’s call it the 1930s -- the end of massive unemployment, which was then defined as one of the leading problems, there seemed no way to do it except by a program of public works. And, indeed, the fascist governments in Europe drew exactly the same conclusion at exactly the same time as Roosevelt did, and as, actually, the British Tories did not. But not because the Tories had a better idea of what to do about it. They actually favored unemployment as a means of disciplining the labor market.
You see what I mean: Right away, one’s in an argument, and there’s really nothing to do with utopia at all. And then temporary expedients become dogma very quickly -- especially if they seem to work.
Then there’s the question of whether or not people can be made by government to behave better. They can certainly be made to behave worse; fascism is the proof of that, and so is Stalinism. But a big experience, and this gets us a bit nearer the core of it, a very big influence on a number of people my age was the American civil rights movement, and the moral grandeur of that and also the astonishing speed and exclusiveness of its success. A lot of that did involve asking the government to condition people’s behavior, at least in the sense of saying there are certain kinds of private behavior that are now not lawful. And there seemed to be every moral justification for this, and I’m not sure I wouldn’t still say that there was.
But it’s become too easily extended as an analogy and as a metaphor -- and too unthinkingly applied. In my memory, the demand of the student radical was for the university to stop behaving as if it was my parent, in loco parentis. They pretend they’re your family, which is exactly what we’ve come here to get away from. We don’t want the dean telling us what we can smoke or who we can sleep with or what we can wear, or anything of this sort. That was a very important part of the ’60s.
Now you go to campus and student activists are continuously demanding more supervision, of themselves and of others, in order to assure proper behavior and in order to ensure that nobody gets upset. I think that’s the measure of what I mean."
(aus einem Interview von Reason mit Christopher Hitchens aus dem Jahr 2001; via. Ein ausführlicher Nachruf in der New York Times: http://www.nytimes.com/2011/12/16/arts/christopher-hitchens-is-dead-at-62-obituary.html?pagewanted=all )

Dezember 15, 2011

Kommt die Stagflation?

Neben dem üblichen Index muss weg! Renten kürzen!-Mantra hat Zentralbankchef und Exmaoist Yves Mersch gestern auch ( wohl zu Recht) vor einer drohenden Stagflation gewarnt:
"'Hohe Inflation ohne gleichzeitiges Wachstum ist so ziemlich das sozial Ungerechteste, das passieren kann', entrüstete sich Yves Mersch gestern. Ein solches Umfeld treffe vor allem die Ärmsten der Bevölkerung besonders hart. Doch steigende Inflation führt auch immer dazu, dass Schulden entwertet werden. Dies dürfte so machen Kreditnehmer freuen. Der Chef der Luxemburger Zentralbank versetzte diesen aber sofort einen Dämpfer. Luxemburger Haushalte seien nur sehr wenig verschuldet, hätten dafür aber meist ein gewisses Vermögen beiseite geschafft. Eine zunehmende Geldentwertung dürfte demnach nur die Wenigsten freuen, so die Meinung von Yves Mersch." (Quelle: Journal vom 15.12.2011)



Dezember 14, 2011

158 Jahre Errico Malatesta

Revolutionärer Terror

Es gibt ein allgemeines Problem revolutionärer Taktik, das man ständig neu diskutieren muß, weil von seiner Lösung das Schicksal der kommenden Revolution abhängen kann.
Ich möchte nicht davon sprechen, auf welche Weise die Gewaltherrschaft, die heute manches Volk besonders stark unterdrückt, bekämpft und niedergeworfen werden kann. Unsere Rolle besteht darin, für die Klärung der Ideen und die moralische Vorbereitung im Hinblick auf eine nahe oder ferne Zukunft zu arbeiten weil wir etwas anderes nicht tun können. Und hielten wir im übrigen den Zeitpunkt effektiven Handelns für gekommen, so sprächen wir umso weniger darüber.
Ich werde mich daher nur - rein hypothetisch - mit der Zeit nach der siegreichen Insurrektion und mit den Gewaltmaßnahmen befassen, die einige gerne anwenden würden, um „der Gerechtigkeit zum Sieg zu verhelfen“, und andere für notwendig halten, um die Revolution vor den Angriffen ihrer Feinde zu schützen.
Lassen wir den allzu relativen Begriff „Gerechtigkeit“ beiseite: er diente stets allen Formen der Unterdrückung und Ungerechtigkeit als Vorwand und bedeutet oft nichts anderes als Rache. Haß- und Rachsucht sind unbezähmbare Gefühle die natürlich durch Unterdrückung geweckt und genährt werden; aber mögen sie auch eine nützliche Kraft darstellen, um das Joch abzuschütteln, so sind sie doch eine negative Kraft, wenn es gilt, Unterdrückung nicht durch eine neue Unterdrückung, sondern durch Freiheit und Brüderlichkeit unter den Menschen zu ersetzen. Und daher müssen wir uns bemühen jene höheren Gefühle zu wecken, die ihre Kraft aus der leidenschaftlichen Liebe zum Guten schöpfen, wobei wir uns jedoch gleichzeitig davor hüten müssen, das Ungestüm zu unterbinden, das zwar aus guten und auch aus schlechten Elementen besteht, aber für den Sieg erforderlich ist. Sollte es nötig sein, der Masse - um sie besser lenken zu können - Zügel in Gestalt einer neuen Gewaltherrschaft anzulegen, so lassen wir lieber zu, daß sie ihrem leidenschaftlichen Gefühl folgt, aber vergessen wir nie, daß wir Anarchisten weder Rächende noch Richtende sein können. Wir wollen Befreier sein und als solche muß unsere Aktion in Aufklärungsarbeit und beispielhaften Taten bestehen.
Befassen wir uns also hier mit der wichtigsten Frage: der Verteidigung der Revolution.
Es gibt noch immer Menschen, die von der Idee des Terrors fasziniert sind, denen Guillotine, Erschießungskommandos, Massaker, Deportationen, Galeeren (Galgen und Galeeren, wie mir kürzlich einer der bekanntesten Kommunisten sagte) machtvolle, unerläßliche Waffen der Revolution zu sein scheinen und nach deren Auffassung viele Revolutionen deshalb niedergeschlagen wurden und nicht zum erwarteten Ergebnis führten, weil die Revolutionäre in ihrer Güte und Schwäche die Gegner nicht genügend verfolgt, unterdrückt, massakriert haben.
Dies ist ein in gewissen revolutionären Kreisen verbreiteter Irrglaube, der seinen Ursprung in der Rhetorik und den Geschichtsfälschungen der Apologeten der Französischen Revolution hat und in der letzten Zeit von der bolschewistischen Propaganda verstärkt wurde. Aber das genaue Gegenteil ist wahr: Terror war stets Werkzeug der Gewaltherrschaft. In Frankreich diente er der finsteren Herrschaft Robespierres. Er ebnete Napoleon und der nachfolgenden Reaktion den Weg. In Rußland verfolgte und tötete er Anarchisten und Sozialisten, massakrierte er rebellische Arbeiter und Bauern und bremste letzten Endes das Ungestüm einer Revolution, die doch für die Menschheit ein neues Zeitalter hätte bedeuten können.
Wer an die revolutionäre, befreiende Kraft von Repression und Grausamkeit glaubt, hat die gleiche rückschrittliche Mentalität wie die Juristen, die glauben, daß man Verbrechen durch harte Strafen verhindern und die Welt moralisch bessern könne.
Ebenso wie der Krieg erweckt Terror atavistische, tierische, noch nicht völlig vom Firnis der Zivilisation zugedeckte Gefühle zu neuem Leben und trägt auf seiner Woge die schlimmsten Elemente der Bevölkerung an die höchsten Stellen. Und anstatt zur Verteidigung der Revolution zu dienen, bringt er sie in Verruf, macht sie in den Augen der Massen verhaßt und leitet zwangsläufig das ein, was man heute „Normalisierung“ nennen würde, das heißt Legalisierung und Verewigung der Gewaltherrschaft. Ob nun die eine oder die andere Seite siegt, es kommt in jedem Fall zur Bildung einer starken Regierung, die den einen Frieden auf Kosten der Freiheit und den anderen Herrschaft ohne allzu viele Gefahren sichert.
Ich weiß genau, daß diejenigen Anarchisten, die für Terror sind (so gering ihre Zahl auch sein mag), jeglichen organisierten, auf Befehl einer Regierung und durch bezahlte Agenten durchgeführten Terror ablehnen: sie möchten, dass die Masse selbst ihre Feinde direkt angreift. Doch würde dies die Situation nur noch verschlimmern. Terror mag Fanatikern gefallen, doch steht er vor allem den wahrhaft Bösen an, denen es nach Geld und Blut gelüstet. Man darf die Masse nicht idealisieren und sie sich einzig aus guten Menschen bestehend vorstellen, die zwar Ausschreitungen begehen können, doch sich dabei stets von guten Absichten leiten lassen. Polizeischergen und Faschisten sind Diener der Bourgeoisie, doch kommen sie aus der Masse!
In Italien nahm der Faschismus zahlreiche Verbrecher in sich auf und reinigte so bis zu einem gewissen Grad vorsorglich das Milieu, in dem die Revolution stattfinden wird. Doch darf man nicht glauben, daß alle Duminis und Cesarino Rossis Faschisten sind. Unter ihnen gibt es welche, die aus irgendeinem Grund nicht zu Faschisten werden wollten oder konnten, doch bereit sind, im Namen der „Revolution“ das zu tun, was die Faschisten im Namen des „Vaterlandes“ tun. Und so wie die Strauchdiebe aller Regimes immer bereit waren, sich in den Dienst der neuen Regimes zu stellen und deren eifrigste Werkzeuge zu werden, so werden die Faschisten von heute morgen bereit sein, sich zu Anarchisten oder Kommunisten oder was auch immer zu erklären, nur um weiterhin die Rolle der Herrschenden spielen und ihre schlechten Instinkte befriedigen zu können. Können sie dies nicht im eigenen Lande, weil sie bekannt und bloßgestellt sind, so werden sie anderswo nach Gelegenheiten suchen, sich gewalttätiger, „energischer“ als die anderen zu zeigen und alle, die die Revolution als ein großes Werk der Güte und Liebe begreifen, als Gemäßigte, Feiglinge und Konterrevolutionäre behandeln.
Sicher muß sich die Revolution verteidigen und mit unerbittlicher Logik entwickeln, doch darf und kann man sie nicht mit Mitteln verteidigen, die im Widerspruch zu ihren Zielen stehen.
Das Hauptmittel zur Verteidigung der Revolution besteht nach wie vor darin, der Bourgeoisie die ökonomischen Mittel der Herrschaft zu nehmen, alle zu bewaffnen (bis man alle dazu bringen kann, die Waffen fortzuwerfen, so wie man unnütze, gefährliche Gegenstände wegwirft) und die gesamte Masse der Bevölkerung am Sieg zu beteiligen.
Müßte man, um zu siegen, auf öffentlichen Plätzen Galgen errichten, so will ich lieber untergehen.
(Quelle; ursprünglich in Pensiero e volontà, 1. Oktober 1924)

Dezember 13, 2011

Provokatie No 18?


Zu lesen auf tageblatt.lu (Quelle):
"Als Provoaktion empfinden die Gewerkschaften Vorschläge des Patronats zur Tripartite."
Das erklärt natürlich so einiges! Denn schrieben die Provos nicht: "Die dumpfe Masse sollte auf der Hut sein: Provos sind wir. Gefährlich, rücksichtslos, grausam, Brandstifter, Messerstecher, Bombenwerfer. Ihr hört noch von uns." (Quelle)

Dezember 10, 2011

Both kinds of music (82): Outlaw Country in Zeiten des Punk

1976 wurde die Outlaw-Bewegung in der Country-Bewegung sozusagen offizialisiert, als die Compilation Wanted! The Outlaws mit Titeln von Waylon Jennings, Willie Nelson, Jennings' Ehefrau Jessi Colter und Tompall Glaser (von den Glaser Brothers, die in den 1950ern Marty Robbins begleiteten). Das Album war die bis dahin erfolgreichste Country-Compilation und erreichte sowohl Platz 1 der Country-Albencharts als auch Platz 10 der US-Pop-Charts. Hieraus der alte Jimmy Rodgers-Titel T for Texas in der Version von Glaser:

Von Jessi Colter war auf dem Album unter anderem die Ballade I'm looking for Blue Eyes, eine überarbeitete Version des 1975 zuerst eingespielten Songs What's happened to Blue Eyes:

Einer der bekanntesten Outlaw-Songs erschien im darauf folgenden Jahr, 1977: Take this job and shove it von Johnny Paycheck, 1981 auch Titelsong eines gleichnamigen Films und 1986 gecovert von den Dead Kennedys:

Im gleichen Jahr erschien in England auch folgender sinnverwandter Song einer Band, die nun wenig mit Country zu tun hat, und doch auch ein Outlaw-Image pflegte:

Dezember 09, 2011

169 Jahre Pëtr Alekseevič Kropotkin

Und noch ein alter Text eines bärtigen Verstorbenen, diesmal etwas länger geraten:

Free agreement

I
Accustomed as we are by heredity prejudices and our unsound education and training to represent ourselves the beneficial hand of Government, legislation and magistracy everywhere, we have come to believe that man would tear his fellow-man to pieces like a wild beast the day the police took his eye off him; that absolute chaos would come about if authority were overthrown during a revolution. And with our eyes shut we pass by thousands and thousands of human groupings which form themselves freely, without any intervention of the law, and attain results infinitely superior to those achieved under governmental tutelage.
If you open a daily paper you find that its pages are entirely devoted to Government transactions and to political jobbery. A man from another world, reading it, would believe that, with the exception of the Stock Exchange transactions, nothing gets done in Europe save by order of some master. You find nothing in the paper about institutions that spring up, grow up, and develop without ministerial prescription! Nothing—or almost nothing! Even where there is a heading, "Sundry Events" (Faits divers, a favorite column in the French papers), it is because they are connected with the police. A family drama, an act of rebellion, will only be mentioned if the police have appeared on the scene.
Three hundred and fifty million Europeans love or hate one another, work, or live on their incomes; but, apart from literature, theatre, or sport, their lives remain ignored by newspapers if Governments have not intervened in it in some way or other. It is even so with history. We know the least details of the life of a king or of a parliament; all good and bad speeches pronounced by the politicians have been preserved: "speeches that have never had the least influence on the vote of a single member," as an old parliamentarian said. Royal visits, the good or bad humour of politicians, their jokes and intrigues, are all carefully recorded for posterity. But we have the greatest difficulty to reconstitute a city of the Middle Ages, to understand the mechanism of that immense commerce that was carried on between Hanseatic cities, or to know how the city of Rouen built its cathedral. If a scholar spends his life in studying these questions, his works remain unknown, and parliamentary histories—that is to say, the defective ones, as they only treat of one side of social life—multiply; they are circulated, they are taught in schools.
In this way we do not even perceive the prodigious work, accomplished every day by spontaneous groups of men, which constitutes the chief work of our century.
We therefore propose to point out some of these most striking manifestations, and to show how men, as soon as their interests do not absolutely clash, act in concert, harmoniously, and perform collective work of a very complex nature.
It is evident that in present society, based on individual property—that is to say, on plunder, and on a narrow-minded, and therefore foolish individualism—facts of this kind are necessarily limited; agreements are not always perfectly free, and often they have a mean, if not execrable aim.
But what concerns us is not to give examples which might be blindly followed, and which, moreover, present society could not possibly give us. What we have to do is to show that, in spite of the authoritarian individualism which stifles us, there remains in our life, taken as a whole, a very great part in which we only act by free agreement; and that therefore it would be much easier than is usually thought, to dispense with Government.
In support of our view we have already mentioned railways, and we will now return to them.
We know that Europe has a system of railways, over 175,000 miles long, and that on this network you can nowadays travel from north to south, from east to west, from Madrid to Petersburg, and from Calais to Constantinople, without delays, without even changing carriages (when you travel by express). More than that: a parcel deposited at a station will find its addressee anywhere, in Turkey or in Central Asia, without more formality needed for sending it than writing its destination on a bit of paper.
This result might have been obtained in two ways. A Napoleon, a Bismarck, or some potentate having conquered Europe, would from Paris, Berlin, or Rome, draw a railway map and regulate the hours of the trains. The Russian Tsar Nicholas I. dreamt of such a power. When he was shown rough drafts of railways between Moscow and Petersburg, he seized a ruler and drew on the map of Russia a straight line between these two capitals, saying, "Here is the plan." And the road was built in a straight line, filling in deep ravines, building bridges of a giddy height, which had to be abandoned a few years later, after the railway had cost about £120,000 to £150,000 per English mile.
This is one way, but happily things were managed differently. Railways were constructed piece by piece, the pieces were joined together, and the hundred different companies, to whom these pieces belonged, gradually came to an understanding concerning the arrival and departure of their trains, and the running of carriages on their rails, from all countries, without unloading merchandise as it passes from one network to another.
All this was done by free agreement, by exchange of letters and proposals, and by congresses at which delegates met to discuss well specified special points, and to come to an agreement about them, but not to make laws. After the congress was over, the delegates returned to their respective companies, not with a law, but with the draft of a contract to be accepted or rejected.
Of course difficulties were met in the way. There were obstinate men who would not be convinced. But a common interest compelled them to agree in the end, without invoking the help of armies against the refractory members.
This immense network of railways connected together, and the enormous traffic it has given rise to, no doubt constitutes the most striking trait of the nineteenth century; and it is the result of free agreement. If somebody had foretold it eighty years ago, our grandfathers would have thought him idiotic or mad. They would have said: "Never will you be able to make the shareholders of a hundred companies listen to reason! It is a Utopia, a fairy tale. A central Government, with an 'iron' dictator, can alone enforce it."
And the most interesting thing in this organization is, that there is no European Central Government of Railways! Nothing! No minister of railways, no dictator, not even a continental parliament, not even a directing committee! Everything is done by free agreement.
So we ask the believers in the State, who pretend that "we can never do without a central Government, were it only for regulating the traffic," we ask them: "But how do European railways manage without them? How do they continue to convey millions of travellers and mountains of luggage across a continent? If companies owning railways have been able to agree, why should railway workers, who would take possession of railways, not agree likewise? And if the Petersburg-Warsaw Company and that of Paris-Belfort can act in harmony, without giving themselves the luxury of a common commander, why, in the midst of our societies, consisting of groups of free workers, should we need a Government?"

II
When we endeavour to prove by examples that even to-day, in spite of the iniquitous organization of society as a whole, men, provided their interests be not diametrically opposed, agree without the intervention of authority, we do not ignore the objections that will be put forth.
All such examples have their defective side, because it is impossible to quote a single organization exempt from the exploitation of the weak by the strong, the poor by the rich. This is why the Statists will not fail to tell us with their wonted logic: "You see that the intervention of the State is necessary to put an end to this exploitation!"
Only they forget the lessons of history; they do not tell us to what extent the State itself has contributed towards the existing order by creating proletarians and delivering them up to exploiters. They forget to prove us that it is possible to put an end to exploitation while the primal causes—private capital and poverty, two-thirds of which are artificially created by the State—continue to exist.
When we speak of the accord established among the railway companies, we expect them, the worshippers of the bourgeois State, to say to us: "Do you not see how the railway companies oppress and ill-use their employees and the travellers! The only way is, that the State should intervene to protect the workers and the public!"
But have we not said and repeated over and over again, that as long as there are capitalists, these abuses of power will be perpetuated? It is precisely the State, the would-be benefactor, that has given to the companies that monopoly and those rights upon us which they possess to-day. Has it not created concessions, guarantees? Has it not sent its soldiers against railwaymen on strike? And during the first trials (quite lately we saw it still in Russia), has it not extended the privilege of the railway magnates as far as to forbid the Press to mention railway accidents, so as not to depreciate the shares it guaranteed? Has it not favoured the monopoly which has anointed the Vanderbilts and the Polyakoffs, the directors of the P.L.M., the C.P.R., the St. Gothard, "the kings of our days"?
Therefore, if we give as an example the tacit agreement come to between railway companies, it is by no means as an ideal of economical management, nor even an ideal of technical organization. It is to show that if capitalists, without any other aim than that of augmenting their dividends at other people's expense, can exploit railways successfully without establishing an International Department,—societies of working men will be able to do it just as well, and even better, without nominating a Ministry of European railways.
Another objection is raised that is more serious at first sight. We may be told that the agreement we speak of is not perfectly free, that the large companies lay down the law to the small ones. It might be mentioned, for example, that a certain rich German company, supported by the State, compel travellers who go from Berlin to Bâle to pass via Cologne and Frankfort, instead of taking the Leipzig route; or that such a company carries goods a hundred and thirty miles in a roundabout way (on a long distance) to favour its influential shareholders, and thus ruins the secondary lines. In the United States travellers and goods are sometimes compelled to travel impossibly circuitous routes so that dollars may flow into the pocket of a Vanderbilt.
Our answer will be the same: As long as Capital exists, the Greater Capital will oppress the lesser. But oppression does not result from Capital only. It is also owing to the support given them by the State, to monopoly created by the State in their favour, that the large companies oppress the small ones.
The early English and French Socialists have shown long since how English legislation did all in its power to ruin the small industries, drive the peasant to poverty, and deliver over to wealthy industrial employers battalions of men, compelled to work for no matter what salary. Railway legislation did exactly the same. Strategic lines, subsidized lines, companies which received the International Mail monopoly, everything was brought into play to forward the interests of wealthy financiers. When Rothschild, creditor to all European States, puts capital in a railway, his faithful subjects, the ministers, will do their best to make him earn more.
In the United States, in the Democracy that authoritarians hold up to us as an ideal, the most scandalous fraudulency has crept into everything that concerns railroads. Thus, if a company ruins its competitors by cheap fares, it is often enabled to do so because it is reimbursed by land given to it by the State for a gratuity. Documents recently published concerning the American wheat trade have fully shown up the part played by the State in the exploitation of the weak by the strong. Here, too, the power of accumulated capital has increased tenfold and a hundredfold by means of State help. So that, when we see syndicates of railway companies (a product of free agreement) succeeding in protecting their small companies against big ones, we are astonished at the intrinsic force of free agreement that can hold its own against all-powerful Capital favoured by the State.
It is a fact that little companies exist, in spite of the State's partiality. If in France, land of centralization, we only see five or six large companies, there are more than a hundred and ten in Great Britain who agree remarkably well, and who are certainly better organized for the rapid transit of travellers and goods than the French and German companies.
Moreover, that is not the question. Large Capital, favoured by the State, can always, if it be to its advantage, crush the lesser one. What is of importance to us is this: The agreement between hundreds of capitalist companies to whom the railways of Europe belong, was established without intervention of a central government to lay down the law to the divers societies; it has subsisted by means of congresses composed of delegates, who discuss among themselves, and submit proposals, not laws, to their constituents. It is a new principle that differs completely from all governmental principle, monarchical or republican, absolute or parliamentarian. It is an innovation that has been timidly introduced into the customs of Europe, but has come to stay.
(aus: The conquest of bread, New York, 1926, S.119-125. Ursprünglich La conquête du pain, 1892)

Dezember 07, 2011

151 Jahre Han Ryner

 
"Le Boire et le Rire — la science et la liberté — sont les deux grandes aspirations humaines. On ne consent pas facilement, même par hypothèse, à sacrifier l'une à l'autre. Je suis obligé à un effort pour sentir que le rire m'est plus indispensable. Ah ! le tremblement et la méfiance de soi avec lesquels on se promet qu'au choc de la nécessité on saurait opposer un inébranlable héroïsme... Je les éprouve quand j'affirme que, privé du boire, je resterais un homme, et un homme heureux. Beaucoup sont effrayés jusqu'à l'irritation par la seule pensée du choix. S'exaltant, ils le déclarent impossible et voici que, d'un nœud indissoluble, ils prétendent lier les deux joies supérieures. Avec la frémissante sincérité de la peur, ils affirment, les uns, que boire est la seule façon d'arriver à rire, les autres, que le grand prix du rire, c'est qu'il conduit au boire. Depuis qu'il y a une philosophie, combien ont voulu tirer leur règle de vie de la science ou de la métaphysique ? Mais, depuis Kant, combien s'efforcent de bâtir le palais de la connaissance sur les bases de la raison pratique ?
Avec un sourire sans malice, je loue ceux-ci comme ceux-là. Leurs tentatives multipliées remplissent tout l'horizon philosophique de grands bruits d'écroulement. Mais ils s'encouragent à recommencer en chantant un concept métaphysique qui a le genre de vérité que je demande aux concepts de cet ordre : la beauté émouvante d'un baiser entre le sujet et l'objet. De l'homme à l'univers, ils jettent sur l'insondable abîme un pont de lumière qui tremble. Son frémissement me trompe-t-il quand il affirme entre moi et l'ensemble des choses un lien puissant et magnifique ? Il proclame aussi, le noble chant de clarté, entre l'univers et n'importe lequel de ses éléments, des rapports d'amour et l'attirance d'un joyeux vertige. 'Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas ; ce qui est en bas est comme ce qui est en haut.' Ah ! la vaste synthèse, et poétique à merveille. Mais on ne saurait la déterminer d'une façon positive et c'est par un amoureux mensonge que j'affirme quoi que ce soit sur le détail de ces rapports et sur leur mode. L'un des deux termes, — l'univers objectif, — se dissipe, ombre vaine, sous l'effort de mes bras ; ou peut-être mes bras sont faits d'une brume qui ne saisira point la solidité extérieure. Tout ce que je sais, c'est que, du dehors, je ne sais rien. Mon esprit ne sort pas de mon esprit et les choses n'entrent pas en lui. Je ne connaîtrai jamais que l'univers subjectif, moi-même. Toute comparaison entre le macrocosme et le microcosme appartient à la métaphysique et, si elle a un mérite, ce mérite est d'ordre poétique. En dehors du domaine de la connaissance positive, alchimie, astrologie, morale sont des chapitres de la métaphysique. Rêves flottants ou lourdeurs ruineuses. Joies et ivresses de l'intelligence qu'il faut aimer pour elles-mêmes, sur quoi il ne faut rien appuyer et qu'il ne faut point mêler aux recherches vitales. Le moraliste qui les prend au sérieux fait l'alchimie du bonheur. Le bonheur, je ne veux pas en rêver seulement, je veux boire son puissant élixir ; il faut que j'en fasse la chimie.
Entre les phénomènes chimiques et le Phénomène universel ou l'universelle Substance, je ne puis supposer des rapports moins étroits qu'entre les gestes humains et le même univers. Les sciences positives ont erré tant qu'elles ont voulu, d'une ambition trop vaste, exprimer le lien merveilleux ; elles ont commencé à se constituer le jour où elles ont renoncé à de telles prétentions. Leur exemple m'instruit. Je me détourne de l'alchimie du bonheur de celle qu'on nomme morale, vers l'humble chimie que quelques anciens appelèrent sagesse.
Chercher dans la métaphysique la règle de sa vie, c'est demander au mirage l'eau dont on a soif. C'est modeler la vie sur le rêve et transformer la conduite humaine en je ne sais quel hagard somnambulisme. C'est vouloir ordonner et maçonner les pierres de l'abri indispensable sur le vague flottement du nuage.
L'erreur de Kant n'est pas moindre. Quelle folie de pauvre au désespoir que d'aller affirmer ses désirs et ses aspirations comme des réalités. Et quel appauvrissement du rêve quand nous avons projeté notre ombre sur le mystère et que nous n'y voyons plus autre chose ; quand nous avons transformé l'infini en un homme infini. Peut-être trouverai-je en moi quelque roc inébranlé. Je m'interdirai de construire au-dessus avec des blocs de nuage et de poésie ; ou, du moins, si parfois je me réjouis à ce jeu, je n'affirmerai jamais que la maison rêvée participe de la solidité du rocher.
Boire, oui, toutes les fois que nous le pouvons. C'est le grand luxe humain.
Mais rire et mépriser les fortuits, toujours. C'est la grande nécessité humaine. C'est la marque même de l'homme. Ce n'est pas au boire et à ses chances incertaines que nous demanderons l'indispensable rire.
(aus: Le subjectivisme. Rire!, Paris, 1909, S.16-19.)

Dezember 03, 2011

Both kinds of music (81): Währenddessen in Nashville...

Während der Schwerpunkt in dieser Reihe in den vergangenen Wochen hauptsächlich auf Outlaw Country und Country-Rock lag, sollte natürlich nicht vergessen werden, dass auch in den 1970ern verkaufstechnisch weiterhin der Country-Pop-Sound aus Nashville dominierte.

Zunächst sei hier Charlie Rich erwähnt, der zwar bereits seit den späten 1950ern Platten veröffentlichte, aber in den 1970ern als alternder Balladensänger seine größten Erfolge feierte, insbesondere 1973 mit The most beautiful girl:

Erfolgreicher noch als Charlie Rich war der ehemalige Folk-Sänger John Denver, dem Rich 1975 den Grammy für den besten Country-Interpreten überreichen sollte. Rich jedoch protestierte dagegen, dass Denver, den er als Popstar sah, diesen Preis erhalten sollte, indem er den Umschlag mit dem Preisgeld verbrannte. Während die Karriere von Charlie Rich daraufhin den Bach runterging, konnte Denver es verkraften, nicht zuletzt dank der Tantiemen von Songs wie Country Roads, take me home (1971) oder Rocky Mountain High (1972):

In der zweiten Hälfte übernahm Kenny Rogers, der auch bereits seit den 1950ern im Musikgeschäft war, die Krone des erfolgreichsten Country-Pop-Interpreten, mit Titeln wie The gambler (1978):