Januar 15, 2011

202 Jahre Pierre-Joseph Proudhon


Der Werkfundus des sogenannten "Vaters der Anarchie" ist so reichhaltig und vielfältig, dass sich die Auswahl eines Textes sich auch dieses Jahr recht schwierig gestaltet hat. Letztlich habe ich mich einen Auszug der Kritik des Steuerwesens aus dem Système des contradictions économiques entschieden, der eigentlich gerade das Argument wiedergibt, was Marx im Elend der Philosophie Proudhon entgegen hält (Proudhon wolle "die Bourgeois durch die Steuern zu vernichten, während gerade die Steuern den Zweck haben, den Bourgeois die Mittel zu verschaffen, sich als herrschende Klasse zu behaupten").

"En deux mots, le but pratique et avoué de l'impôt est d'exercer sur les riches, au profit du peuple, une reprise proportionnelle au capital.
Or, l'analyse et les faits démontrent :
Que l'impôt de répartition, l'impôt du monopole, au lieu d'être payé par ceux qui possè­dent, l'est presque tout entier par ceux qui ne possèdent pas;
Que l'impôt de quotité, séparant le producteur du consommateur, frappe uniquement sur ce dernier, ce qui ne laisse au capitaliste que la part qu'il aurait à payer, si les fortunes étaient absolument égales ;
Enfin que l'armée, les tribunaux, la police, les écoles, les hôpitaux, hospices, maisons de refuge et de correction, les emplois publics, la religion elle-même, tout ce que la société crée pour la défense, l'émancipation et le soulagement du prolétaire, payé d'abord et entretenu par le prolétaire, est dirigé ensuite contre le prolétaire ou perdu pour lui ; en sorte que le prolé­tariat, qui d'abord ne travaillait que pour la caste qui le dévore, celle des capitalistes, doit travailler encore pour la caste qui le flagelle, celle des improductifs.
Ces faits sont désormais si connus, et les économistes, je leur dois cette justice, les ont exposés avec une telle évidence, que je m'abstiendrai de reprendre en sous-oeuvre leurs démonstrations; qui du reste, ne trouvent plus de contradicteurs. Ce que je me propose de mettre en lumière, c'est que la condition faite au travailleur par cette nouvelle phase de l'économie sociale n'est susceptible d'aucune amélioration ; que, hormis le cas où l'organisation industrielle, et par suite la réforme politique, amènerait l'égalité des fortunes, le mal est inhérent aux institutions de police comme la pensée de charité qui leur a donné naissance; enfin que l'ÉTAT, quelque forme qu'il affecte, aristocra­tique ou théocratique, monarchique ou répu­blicaine, aussi longtemps qu'il ne sera pas devenu l'organe obéissant et soumis d'une société d'égaux, sera pour le peuple un inévitable enfer, j'ai presque dit une damnation légitime. 
(...)
D'après la théorie que nous venons de voir, l'impôt est la réaction de la société contre le monopole. Les opinions à cet égard sont unanimes : peuple et législateur, économistes, jour­na­listes et vaudevillistes, traduisant, chacun dans sa langue, la pensée sociale, publient à l'envi que l'impôt doit tomber sur les riches, frapper le superflu et les objets de luxe, et laisser francs ceux de première nécessité. Bref, on fait de l'impôt une sorte de privilège pour les privilégiés; pensée mauvaise, puisque c'était par le fait reconnaître la légitimité du privilège, qui, dans aucun cas, et sous quelque forme qu'il se montre, ne vaut rien. Le peuple devait être puni de cette inconséquence égoïste : la Providence n'a pas manqué à sa mission.
(...)
Essayons toutefois de retourner la progression de l'impôt, et de faire qu'au lieu du travailleur, c'est le capitaliste, qui doit payer plus (...). En effet, si l'impôt frappe sur le capital exploitable, la totalité de cet impôt est comptée parmi les frais de production, et alors de deux choses l'une: ou le produit, malgré l'augmentation  de la valeur vénale, sera acheté par le consommateur, et par conséquent le producteur sera déchargé de la taxe; ou bien ce même produit sera trouvé trop cher, et dans ce cas l'impôt, comme l'a très bien dit J.-B. Say, agit à la façon d'une dîme qui serait mise sur les semences, il empêche la production. 
(...)
L'impôt, dont le but final, ainsi que nous l'avons fait voir, est la rétribution des impro­ductifs, mais dont la pensée originaire fut une restauration du travailleur, l'impôt, sous le régime du monopole, se réduit donc à une pure et simple protestation, à une sorte d'acte extra-judiciaire dont tout l'effet est d'aggraver la position du salarié, en troublant le mono­poleur dans sa possession."
Système des contradictions économiques ou Philosophie de la misère, Band 1, Paris, 1846, S.296-297, 306-307, 312. 

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