Quelques citations du sénateur - tribun du peuple :
"La France n’est pas une nation occidentale. Elle ne l’est ni du fait de son peuple bigarré, ni du fait qu’elle est présente dans tous les océans du monde, du fait qu’elle est, existe, vit et rayonne à proximité des cinq continents, de la Nouvelle Calédonie, la Polynésie, la Réunion, Mayotte, les Caraïbes, la Guyane... Non, la France n’est pas une nation occidentale, elle est une nation universaliste."
Discours de Mélenchon à Toulouse, 5 avril 2012.
"En tant que deuxième territoire maritime du monde, nous devons être la puissance de la découverte de la mer (...) car inéluctablement, les conflits de puissance arriveront sur et dans la mer."
Conférence de Mélenchon sur "Une défense souveraine et altermondialiste" [!] au Cercle républicain de Paris, 30 mars 2012.
France Inter : "Dassault qui (…) parviendrait à exporter son rafale en Inde, c’est une bonne nouvelle ?"
Mélenchon : "Evidemment que c’est une bonne nouvelle parce que le Rafale est un avion tout à fait extraordinaire, puisque vingt ans après il est en avance technique sur tous les autres. C’est bien pour la France d’être capable de produire toute seule un avion de cette nature."
France Inter : "(...) donc on peut à la fois se battre pour le désarmement et applaudir à la vente d’avions de chasse ?"
Mélenchon : "Ah oui, absolument, on peut le faire, en considérant que le désarmement est un travail qui se planifie (…). Ceux qui devront d’abord désarmer, c’est les autres, pour la raison que les Américains, les Russes sont infiniment plus armés que nous et ils sont plus menaçants et plus dangereux ; nous les Français nous ne menaçons personne et n’agressons personne."
Interview radio du 1er février 2012.
"L'agence Moody's prétend qu'elle va surveiller le peuple français. Peuple français, il ne faut pas avoir peur d'eux, c'est nous qui les surveillons!"
Mélenchon à l'action "Les Français ne sont pas des andouillettes" contre l'agence de notation Moody's.
"Les nouveaux entrants de l’est… eh ben qu’ils aillent se faire foutre ! Les Lituaniens, t’en connais un toi de Lituanien ? j’en ai jamais vu un moi."
Mélenchon en 2005.
"En tant qu’homme de gauche, je souhaiterais me tourner un instant vers certains de nos amis (l’orateur se tourne vers les travées communistes) pour leur faire entendre que Maastricht est un compromis de gauche : pour la première fois, dans un traité de cette nature, des mesures d’encadrement du marché sont prévues ; pour la première fois, citoyenneté et nationalité sont dissociées ; pour la première fois, les syndicats vont être associés aux processus décisionnels. (Protestations sur les travées communistes. – Applaudissements sur les travées socialistes.) (...)
Nous sommes fiers de savoir qu’il va en résulter des éléments de puissance, qu’un magistère nouveau va être proposé à la France, à ma génération, dans le monde futur, qui est un monde en sursis, injuste, violent, dominé pour l’instant pas une seul puissance.
Demain, avec la monnaie unique, cette monnaie unique de premier vendeur, premier acheteur, premier producteur, représentant la première masse monétaire du monde, l’Europe sera aussi porteuse de civilisation, de culture, de réseaux de solidarité, comme aujourd’hui le dollar porte la violence dans les rapports simples et brutaux qu’entretiennent les Etats-Unis d’Amérique avec le reste du monde."
Mélenchon soutenant le traité de Maastricht au Sénat, 9 juin 1992
"Si le Front de gauche gouvernait le pays, aurait-il regardé la révolution libyenne se débattre comme nos prédécesseurs ont regardé les révolutionnaires espagnols mourir ? Non. Serions-nous intervenus directement ? Non. Nous serions allés demander à l’ONU un mandat. Exactement ce qui vient de se faire. Je peux appuyer une démarche quand l’intérêt de mon pays coïncide avec celui de la révolution."
Mélenchon expliquant son soutien aux frappes aériennes de l'OTAN en Libye, Libération du 21 mars 2011.
"Non, les communistes n’ont pas de sang sur les mains. Le seul qu’ils aient, c’est celui de l’envahisseur qu’ils ont repoussé."
Discours de Mélenchon à Rouen, 6 mars 2012.
"[Les Cubains] choisissent librement leurs affaires, comme vous le savez, la volonté démocratique des peuples (...) À Cuba, qu’on doit mettre dans son contexte des Caraïbes. Je vous signale que dans les Caraïbes, il n’y a qu’une chose qui marche bien, ce sont les départements français d'outre-mer [!], tout le reste est dans la pauvreté la plus abjecte. À Cuba, ils ont une des voies choisies du développement. (...) Dans le contexte de l’Amérique du Sud, je ne suis pas d’accord pour qualifier Cuba de dictature et je salue la contribution de Cuba socialiste à la lutte des peuples."
Mélenchon sur France Inter, 5 janvier 2011.
"Prenez-moi pour un fou, mais dans les révolutions par les urnes qui ont eu lieu en Amérique du Sud, c'est toujours un homme de l'Ancien Monde qui a fait le pont avec le nouveau. Quand la peur du déclassement est aussi forte qu'elle l'est actuellement en France, il suffit d'un rien pour que tout bascule. Alors je me mets en situation d'être cet homme-là. Si demain il fallait gouverner, je saurais comment m'y prendre."
Mélenchon dans Le Point, 14 avril 2011.
Quelques caractérisations qui me semblent appropriées...
"M. Mélenchon, ci-devant trotskyste lambertiste, ci-devant socialojospinien, ci-devant quelque chose dans le gouvernement du susdit, est devenu la providence des postaliniens et l’incarnation pasteurisée de l’'insurrection' électorale.
Bien moins intelligent que Robespierre, beaucoup moins bon orateur que Danton, infiniment moins avenant que Camille Desmoulins, M. Mélenchon est sans doute aussi un peu moins sincère que les sans-culottes dont ses partisans arborent la coiffure dans ses meetings.
Mais M. Mélenchon est aussi un militant de la censure. En mai 1992, il interpelait le gouvernement pour s’étonner que la loi de 1987, réprimant la 'provocation au suicide' ne soit pas plus rapidement appliquée au livre Suicide, mode d’emploi."
"Malgré son talent, son humour dévastateur, son énergie, sa culture, j’ai beaucoup de mal avec ce bonhomme : il personnifie la franchouillardise jacobine et centralisatrice, l’arrogance du 'gallus' perché sur ses ergots qui pense avoir raison contre le monde entier sous prétexte qu’il fait davantage de bruit que ses voisins de basse-cour.
Et puis c’est quoi, le Front de Gauche ? A la base, un groupuscule issu de la gauche du PS, le Parti de Gauche, dont les effectifs auraient pu tenir congrès dans une cabine téléphonique. Mais parce que son leader a du charisme est venu s’agréger à ce groupuscule un Parti Communiste Français en phase terminale depuis Novembre 89 et la faillite de sa maison-mère. Et avec lui, malgré tout, un appareil en état de marche et surtout un réseau d’élus et une expérience multi-décennale de la pratique des campagnes électorales. Sans oublier une galaxie d’intellectuels, de militants déçus des impasses de la 'gauche de la gauche'. (...)
Mais tout ça mis bout à bout n’atteindrait jamais 15% dans les sondages, n’étaient les formidables dons d’orateur de Jean-Luc Mélenchon. 'Bon client' des médias, il vitrifie ses contradicteurs et galvanise les foules par des fulgurances objectivement brillantes. N’était surtout l’exaspération de millions de chômeurs, de précaires, de sous-payés ou de 'gens normaux' face à l’insoutenable culot d’une certaine élite politico-économique ânonnant, comme si de rien n’était, son catéchisme néolibéral. Exaspération que ne saurait a priori complètement calmer un programme social-démocrate comme celui de François Hollande.
Chez Mélenchon, en revanche, pas de problème : les riches, les banques, les entreprises, tous paieront jusqu’au dernier cent pour financer une spectaculaire augmentation du smic, les retraites comme au bon vieux temps, un accroissement des dépenses publiques dans quasiment tous les domaines. S’ils ne sont pas contents, c’est pareil, vive l’Etat tout-puissant et volontariste. Le tout en faisant un bras d’honneur à l’Europe, sans parler du reste du monde. Si Mélenchon était à droite, on appellerait ça de la démagogie. Mais comme il est à gauche, on parle pudiquement d’ 'utopie mobilisatrice', voire 'd’espoir de vrai changement'. (...)
http://blogs.rue89.com/riwal-ferry/2012/04/13/melenchon-piege-con-227195
Et Mélenchon ? Lui qui clame partout 'Prenez le pouvoir !' et 'Place au Peuple !', ne pourrait-il pas être la lueur d’espoir dans un coin de ce tableau si noir ? Fort des quelques millions de voix qui vont le soutenir, ne pourrait-il pas à l’avenir 'peser dans la balance' en faveur des faibles, des petits et des exploités ? Encore une fois, regardons les actes. Mélenchon a, il est vrai, tout de l’homme anti-système… à condition de fermer les yeux sur son passé ! En tant que socialiste, il a en effet été successivement rien de moins que conseiller municipal de Massy (1983), conseiller général de l’Essonne (1985), sénateur du même département en 1986, 1995 et 2004, ministre de l’Enseignement professionnel de 2000 à 2002 sous Jospin et député européen en 2009 dans la circonscription du Sud-Ouest. Mais, nous dit-il, il a changé (lui aussi !), il a appris de ses erreurs passées (décidément !). Très bien. Qui est son principal soutien politique actuel ? Le PCF ! Le plus chauvin des partis français, celui dont le 'F' jette une ombre démesurée sur les deux autres toutes petites lettres qui l’accompagnent… (...) Comme ses amis staliniens, Mélenchon prétend défendre les exploités, en paroles, pour mieux protéger les intérêts de sa nation, en actes. Comme ses amis staliniens, Mélenchon discourt de 'la nécessaire solidarité internationale des peuples' coiffé du bonnet phrygien et en scandant les slogans les plus cocardiers, du 'Produisons et consommons français !' au 'Soutenons l’industrie française !'. Monsieur Mélenchon peut bien jouer au pipeau l’air de l’Internationale, il suffit de tendre l’oreille pour entendre que les paroles qu’il nous chante sont sans aucun doute celles de la Marseillaise. Il pourrait presque former un chœur avec 'les gars de la Marine' (Le Pen)… lui qui pourtant se présente comme le plus grand adversaire du Front national."