Peuple en proie aux déceptions!
Travaille, groupé par phalange,
Dans un cercle d'attractions.
La terre, après tant de désastres,
Forme avec le ciel un hymen,
Et la loi qui régit les astres
Donne la paix au genre humain.
P. J. de Béranger, Les fous
"Lorsque les deux milliards d'habitans auront exploité le globe jusqu'au soixante-cinquième degré, on verra naître la couronne boréale, dont je parlerai plus loin, et qui donnera la chaleur et la lumière aux régions glaciales arctiques. Ces nouvelles terres offertes à l'industrie, permettront de porter le genre humain au grand complet de trois milliards. Alors les deux continents seront mis en culture, et il n'y aura plus d'obstacle aux créations harmoniques, dont la première commencera environ quatre siècles après l'établissement de l'ordre combiné. (...)
Lorsque le genre humain aura exploité le globe jusqu'au-delà des soixante degrés nord, la température de la planète sera considérablement adoucie et régularisée : le rut acquerra plus d'activité ; l'aurore boréale devenant très fréquente, se fixera sur le pôle et s'évasera en forme d'anneau ou couronne. Le fluide qui n'est aujourd'hui que lumineux, acquerra une nouvelle propriété, celle de distribuer la chaleur avec la lumière.
La couronne sera de telle dimension, qu'elle puisse toujours être par quelque point en contact avec le soleil, dont les rayons seront nécessaires pour embraser le pourtour de l'anneau ; elle devra lui présenter un arc, même dans les plus grandes inclinaisons de l'axe de la Terre.
L'influence de la couronne boréale se fera fortement sentir jusqu'au tiers de son hémisphère ; elle sera visible à Pétersbourg, Ochotsk et dans toutes les régions du soixantième degré. Depuis le soixantième degré jusqu'au pôle, la chaleur ira en augmentant de sorte que le point polaire jouira à peu près de la température d'Andalousie et de Sicile. À cette époque, le globe entier sera mis en culture, ce qui causera un adoucissement de cinq à dix degrés, et même douze, dans les latitudes encore incultes, comme la Sibérie et le haut Canada. Les climats voisins du soixantième degré s'adouciront par double cause, par l'effet des cultures générales, et par l'influence de la couronne, au moyen delaquelle il ne viendra du pôle que des vents tempérés, comme ceux qui arrivent de la Barbarie sur Gênes et Marseille. Ces causes réunies établiront au soixantième degré la température dont jouissent aujourd'hui les régions du quarante-cinquième, en pleine culture, comme Bordeaux, Lyon, Turin, Venise : ainsi les villes de Stockholm, Pétersbourg, Tobolsk et Jakutsk, qui seront sur la ligne la plus froide de la terre, jouiront d'une chaleur égale à celle de Gascogne ou de Lombardie, sauf les modifications causées par le voisinage des montagnes et des mers. Les côtes maritimes de la Sibérie, impraticables aujourd'hui, jouiront de la douce température de Provence et de Naples.
Une amélioration plus importante qu'on devra à la couronne boréale, ce sera de prévenir tous les excès atmosphériques ; excès de froid ou de chaud, excès d'humidité ou de sécheresse, excès d'orage ou de calme : l'influence de la couronne réunie à l'influence de la culture universelle, produiront sur le globe une température graduée qui ne peut exister nulle part aujourd'hui."
So beschreibt Charles Fourier 1808 in seiner Theorie der vier Bewegungen (Théorie des quatre mouvemens et des destinées générales. Prospectus et annonce de la découverte, Leipzig, 1808, S.64-66) seine Utopie der mittels der durch die gezielte Interaktion zwischen Mensch und Natur zur materiellen Hitzequelle gewordenen borealen Krone (d.h. das Nordlicht) herbeigeführten globalen Erwärmung zur Verbesserung der Lebensbedingungen aller. Obwohl Fourier, insbesondere seit Socialisme scientifique et socialisme utopique von Friedrich Engels (deutsch: Die Entwicklung des Sozialismus von der Utopie zur Wissenschaft), als Epitom des utopischen Sozialismus gilt, kann man doch sagen, so abstrus seine Theorien auch heute klingen, dass Fourier durchaus einen wissenschaftlichen Anspruch vertreten hat, und seine Theorie der vier Bewegungen durchaus als wissenschaftliche Hypothese verstanden hat. Da Fourier und seine Schüler die praktische, experimentelle Überprüfung dieser Thesen durch die Gründung von Phalansteren (eine Art von Kibbuzim, die auf Basis der fourieristischen Theorie funktionieren sollten) unternommen haben, kann man sogar eher von einer wissenschaftlichen Herangehensweise sprechen als bei Engels' "wissenschaftlichen Sozialismus". Vielleicht ist es also eher angebracht von "experimentellem Sozialismus" statt von "utopischen Sozialismus" zu reden (siehe hierzu die online verfügbare Doktorarbeit von Pierre Mercklé).
Ein anderer Fourier, der Mathematiker, Physiker, Ägyptologe und Politiker Jean-Baptiste Joseph Fourier, gilt heute weithin, neben seinen zahllosen mathematischen Entdeckungen, als erster Verfechter der Hypothese des Treibhauseffekts, die er zuerst in einem Aufsatz 1824 entwickelt hat (hier eine englische Übersetzung einer späteren Version dieses Textes, in der alle Abweichungen zur gegenwärtigen klimaalarmistischen Lehre schulmeisterhaft abgemahnt werden - als ob Fourier 1824 bereits über Erkenntnisse der letzten 135 Jahre verfügt hätte...). Beide Fouriers scheinen, auch wenn Marc Nadaux hier das Gegenteil behauptet, nicht enger miteinander verwandt gewesen zu sein. Gekannt haben sie sich allerdings: laut Charles Pellarin (Charles Fourier. Sa vie, sa théorie, 4. Auflage, 1849, S.64) soll Joseph Fourier 1815, während der Cent-Jours (Bonapartes Rückkehr aus dem Exil auf Elba), Charles einen Posten als Leiters des Statistikbüros der von ihm geleiteten Präfektur des Départements Isère in Grenoble besorgt haben.
Heute ist der Sozialtheoretiker Charles kaum noch bekannt, während jeder Mathematiker schon mal von Fourierreihen und Fourier-Transformation gehört hat. Umgekehrt wars im späteren 19. Jahrhundert, wie Hugo in den Misérables schreibt: "Il y avait à l'académie un sciences un Fourier célèbre que la postérité a oublié, et dans je ne sais quel grenier un Fourier obscur dont l'avenir se souviendra."
P.S. Zum Abschluss der (inoffiziellen) Woche der globalen Erwärmung hier auf dem Blog hier noch zwei Zusätze, aus denen man vielleicht auch eigene Posts hätte machen können:
Die Arktis schmilzt, anno 1817 (auch sehr interessant bezüglich die Anfänge der Polarforschung).
Alles eine Frage der Perspektive, oder wie man aus dem gleichen Datensatz (gewonnen aus dem Eis aus Zentralgrönland) völlig gegensätzliche Eindrücke ziehen kann. Watt's up with that hat dankenswerter Weise die Daten um die Temperaturentwicklung der letzten hundert Jahre erweitert und das Ganze in einer Powerpoint-Präsentation verarbeitet.
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