Januar 19, 2010

98 Jahre Armand Robin


Am 19. Januar 1912 wurde Armand Robin, libertärer Dichter, Autor, Radiomacher, Resistenzler und Kritiker des Stalinismus in Plougernével in der Bretagne geboren. Robin gehört jener Generation von Künstlern und Intellektuellen an, die sich nach dem Krieg im Umfeld der Fédération Anarchiste und seiner Zeitung Le Libertaire wiederfanden (siehe auch Camus, Brassens, Ferré...) und in Opposition zur intellektuellen Hegemonie des PCF-Stalinismus standen; bisweilen mit recht drastischen Worten, wie Robin in folgendem Gedicht:

Le Staline

Les miens, paysans, ouvriers, que RIEN ne trompe, NE PEUT tromper,
M’ont dit : « Il y a sur tout pays odeur de merde ;
« Tous les jours un peu plus il y a odeur de merde ;
« On tue un peuple chaque jour pour accroître la merde ;
Des journaux de merde, des radios de merde, des affiches de merde
« Avec grands mots de merde annoncent des progrès de merde ;
« Les juges ne rendent plus que des jugements de merde ;
« Même nous, les travailleurs, on veut que nous soyons merde.
« Toi qui sais des noms, nomme-nous l’inédite bête,
« La bête plus que bête que n’est que merde,
« Qui se conçoit merde et ne se veut que merde,
« La bête qui se veut merde, pieds, ventre, épaules, tête,
« La bête de merde qui dans sa tête de merde eut ce penser de merde :
« L’HOMME EST PARTOUT TUÉ ; ENFIN LA MERDE PEUT RÉGNER !
« LA MERDE DE MERDE EN MERDE VA TOUS VOUS EMMERDER ;
« TOUT VA VOUS ETRE ÔTÉ, COEUR, ÂME, ESPRIT,
PAIN, VIN, TOUT, SAUF LA MERDE ;
« VOUS ALLEZ VOIR CE QUE LA MERDE PEUT CRÉER
« VOUS ALLEZ VOIR TRÔNES DE MERDE ET DIA­MANTS DE MERDE ;
« NOUS SAURONS VOUS DONNER DES FESTIVAUX DE MERDE ;
« TOUS VOUS DÉFILEREZ, TROP HONORÉS, DE­VANT LA MERDE ;
PUIS VIENDRA LA GRANDE RÉVÉLATION DE LA MERDE,
« LA BIBLE DE LA MERDE : À L’ORIGINE IL Y EUT LA MERDE,
« AU CENTRE IL Y EUT LA MERDE, À LA FIN SERA LA MERDE,
« AINSI L’A ÉCRIT LE JEHOVAH DE LA MERDE. »

« Paysans, ouvriers, miens non souillés, mieux que RIEN ne peut souiller,
Triomphante pleins naseaux : « TOUT EST BIEN MERDIFIÉ ;
« À MON IMAGE À MOI MERDE, MERDOIE LE MONDE ENTIER !
« MÊME LES TRAVAILLEURS ONT MA MERDE DANS LEUR PENSÉE ! »

La gigantesque bête étendue en ces palais,
Régnant de merde en merde en l’ÉPOQUE DE LA MERDE
Avec miroirs de merde où refléter sa merde
Et des lettrés par rangs de vingt chantant : « GLOIRE À LA MERDE ! »
La grande bête qui est source, centre et fin de la merde,
La bête tellement merde que toute terre en devient merde,
La bête partout prêchant : « LE BONHEUR, C’EST MA MERDE ! »
Et condamnant l’humanité pour crime de lèse-merde,
La tarasque toute en merde, travailleurs, c’est LE STALINE ».

*
**
Je le nomme LE staline, car UN Staline n’existe pas :
En effet LA merde ne peut être UNE merde ;
Si peu qu’on soit merde on est TOUTE la merde ;
On est tout entier merde ou bien merde on n’est pas.

Aus: Poèmes indésirables (1945).

P.S. Ebenfalls heute zu begehen (neben dem 145. Todestag von P.J. Proudhon): 202 Jahre Lysander Spooner. Vielleicht mehr zu diesem radikalen amerikanischen Naturrechtler und Individualanarchisten ein andermal; für heute sei auf dieses Portrait aus der Feder von Wendy McElroy verwiesen.

3 Kommentare:

Winitz hat gesagt…

A propos d'Armand Robin, au cas où cela vous intéresserait, "A Contretemps" lui a consacré un numéro spécial en avril 2008 : http://acontretemps.org/spip.php?rubrique54

(on y retrouve, entre autres, sa célèbre "Demande officielle pour obtenir d'être sur toutes les listes noires": http://acontretemps.org/spip.php?article210)

A bientôt.

nestor hat gesagt…

Merci pour le lien, que j'aurais pu inclure ci-dessus (j'ai lu le dossier d'A contretemps avec intérêt).

Anonym hat gesagt…

Ok, très bien. C'était juste au cas où...