Juli 31, 2013

132 Jahre Anna Mahé

Les loups se mangent

Le gouvernement, sans que ses membres les plus catholiques s'en soient fâchés, a décidé de faire l'inventaire des biens qu'ils abandonne aux églises afin de "suivre leur sort, de ne pas permettre que l'association nouvelle les détourne de leur destination primitive."
La loi votée, il ne reste plus qu'à l'appliquer ; chacun sait cela. Ce que chacun sait également, c'est qu'une loi, qu'elle soit le produit de la gauche, du centre ou de la droite, lèse toujours beaucoup de gens, et, chose plus curieuse, soulève parfois des protestations.
C'est ce qui arriva avec le point malencontreux ajouté à la loi sur la séparation des églises et de l'état. Le calme de Paris a été dérangé, les voûtes imposantes des églises les plus à la mode ont été troublées des bruits les moins chrétiens; les chaises habituées à des déplacements lents et silencieux ont servi à de belliqueuses algarades et à la construction de barricades dignes des plus savants tacticiens. Oui, et avec cela bien d'autres choses. Ne voit-on pas les belles dames, les messieurs les plus corrects descendre de leurs autos ou de leurs coupés pour repousser de leurs mains fines les brutes de Lépine, pour les engueuler même... se faire emmener au Dépôt, tels de vulgaires anarchistes, et horreur, se voit condamner sans sursis !
Chacun a pu lire dans les quotidiens le récit des faits qui se sont produits à l'arrivée des agents des domaines, faits tragiques ou comiques, laissant la porte large ouverte aux commentaires à perte de vue.
Voyons un peu les actes accomplis ces jours derniers. Je sais bien que les catholiques accusent les flics de brutalité excessive ; que les socialistes, les anticléricaux oubliant les taloches d'antan, déplorent une tendance à trop de douceur de la part des policiers, tout en donnant un bon point à Lépine.
Je sais bien aussi que les anarchistes ne sont que de vulgaires réactionnaires en trouvant logiques avec eux-mêmes M. de la Rochefoucauld et tous ceux qui, comme lui, protestaient sans s'inquiéter de la légalité, contre la violation de leurs églises, des lieux objets de leur vénération.
Réactionnaires, soit. Aussi bien le mot ne serait pas pour nous déplaire si on lui conservait son sens exact, sans l'appliquer à un parti ou à une série de partis; ne sommes-nous des réactionnaires nous qui réagissons contre la majorité d'imbéciles qui nous entourent.
Nous ne pouvons qu'être d'accord avec l'attitude nette des chrétiens se considérant touchés par l'arbitraire de la loi nouvelle.
Il n'est pas d'anarchistes qui aient pu trouver mauvaise la façon de se défendre des catholiques. Nous ne pouvons de cela tirer qu'un enseignement de plus sur les moyens à employer contre l'arbitraire d'autrui...
Je ne dis là rien de nouveau ; cette conclusion a été tirée bien des fois, de bien des faits analogues et il serait peut-être inutile de parler de ces choses si nous n'y trouvions rien de plus.
Au début de cet article je disais pas plus à la Chambre qu'au Sénat le point relatif à l'inventaire ne souleva de tempêtes. Les plus éminents catholiques ne souffrirent pas à l'idée de voir violé le "trésor paroissial" par l'œil inquisiteur d'un employé de l'enregistrement.
Le cardinal Richard conseille le calme à ses ouailles. Le curé de Saint-Sulpice, l'abbé Letourneau, fit mieux : il prépara lui-même l'inventaire, ordonna l'expulsion des trop turbulents paroissiens et gracieusement fit les honneurs de sa boutique. Le curé de Sainte-Clotilde fit une constation terrifiante : les fidèles, à ses remontrances devant leur attitude menaçante, lui répondaient : "Vous n'êtes rien ici. C'est nous qui sommes chez nous. C'est nous qui sommes les maîtres." Evidemment on a beau être duc, cocher, marquis ou valet de chambre, il n'en est pas moins vrai que le curé avait raison : "L'autorité des chefs méconnue, toute discipline disparaît."
Et les catholiques ont pu se rendre compte que leurs chefs étaient diablement opportunistes. La Libre-Parole, qui ne mâche pas ses mots, sait bien le leur faire comprendre. A propos du curé Letourneau elle déclare sa conduite "odieuse". Que dira-t-elle de l'archevêque qui lui envoie une lettre de bon copain ? Que dira-t-elle de la Semaine religieuse qui ne souhaite pas que la résistance se généralise ? Que dira-t-elle du pape qui prudemment observe le proverbe sur la différence de valeur entre la parole et le silence ?
Il serait à souhaiter que les chrétiens sincères sachent regarder autour d'eux et puissent juger les actes de leurs pasteurs. Peut-être devant l'attitude piteuse que ces derniers ont pris à l'heure de la lutte, l'idée viendra-t-elle aux ouailles que leurs pasteurs sont des gens de métier n'ayant jamais eu souci de leurs convictions mais bien plutôt de leur situation. Cette constatation les aménerait vers l'esprit de critique : c'est alors que la grande discipline prônée par le curé de Sainte-Clotilde et reconnue nécessaire pour le maintien de l'édifice catholique - de tous les édifices de l'autorité - disparatraît vite, libérant dans sa chute des milliers d'inconscients.
 
Anna MAHÉ.
(aus: l'anarchie, 2. Jg., 44, 8. Februar 1906).
 
Mehr zur Individualanarchistin Anna Mahé:

und zu irer ortografi-reform:

Juli 28, 2013

Postpsychedelisches am Sonntag


The Nice - Hang on to a dream (live im Beat-Club, 25. Oktober 1969)

Juli 24, 2013

In schlechter Verfassung (2)

Hier noch eine Leseempfehlung, ein längerer Blogpost von Hervé Hansen, gestern auch abgedruckt im Journal, der sehr gut die Willkürlichkeit der Entscheidungsfindung von letztem Donnerstag beschreibt:
"Notre Constitution ne connaît pas la 'dissolution-opportunité', cas d’ouverture qui permet au chef de l’Etat de dissoudre le parlement parce qu’il semble politiquement opportun de le faire. C’est pourtant pour des raisons de pure opportunité politique que le Grand-Duc s’apprête à dissoudre la Chambre. Il n’y a eu ni démission du Gouvernement ni vote de censure à la Chambre. (...)
Le 18 juillet 2013, la Commission des institutions et de la révision constitutionnelle de la Chambre des députés s’est réunie à 16h00. En cours de séance, elle a pris connaissance de l’avis du Conseil d’Etat, qui venait d’être adopté. Par la suite, le Premier Ministre s’est joint à la Commission. Tout était terminé à temps pour que le Premier Ministre et certains membres de la Commission puissent donner des interviews à RTL en vue du Journal de 19h00.
En moins de trois heures, le Premier Ministre et les députés supposés spécialistes de la Constitution ont analysé l’avis du Conseil d’Etat et sont venus à la conclusion unanime qu’il convenait d’y passer outre. Ceci au motif inouï que seules les normes énoncées expressément dans la Constitution ont caractère constitutionnel et que tout ce qui n’est pas interdit par ce texte n’est pas inconstitutionnel. Cette acceptation du droit constitutionnel est pour le moins contestable. Elle n’est pas partagée par le Conseil d’Etat, qui avait été saisi par le Premier Ministre lui-même le 11 juillet 2013 pour donner son avis sur la question. Au vu de ces éléments, la rapidité avec laquelle le Premier Ministre et les membres de la Commission des institutions sont arrivés à leur conclusion est époustouflante."

Juli 19, 2013

In schlechter Verfassung

“D’Verfassung ass kloer: 90 Deeg no der Opléisung vum Parlament si Wahlen. D’Chamber huet zwou Méiglechkeeten: se hällt sech un d’Verfassung oder stëmmt iwwer d’Motions de Confiance of, déi an der Sëtzung vum 10. Juli ignoréiert goufen. Wéi déi gewielten Parteien an der Chamber elo probéieren hiere Feeler un den demokratesch net legitiméierte Staatsrot a Grand-Duc ofzewälzen ass e schlechte Witz!” sou den Sven Clement weider. “Eppes weist dësen institutiounelle Chaos awer: Lëtzebuerg brauch en uerdentlecht Verfassungsgeriicht, dat dës Froen verbindlech tranchéieren kann!”
 
Piraten als letzte Verteidiger der Verfassungskonformität, soweit ist es schon gekommen... währenddessen Serge Urbany (von dem ich eigentlich erwartet hätte, dass er das Verdikt das Staatsrats teilt, immerhin ist eine der dort aufgeführten Alternativen der sofortige Rücktritt der Regierung) im Quotidien die Abschaffung des Staatsrats anregt:
"'Si le Conseil d'État nous sort des trucs pareils, alors on peut aussi s'en passer', renchérit Serge Urbany, unique député de déi Lénk qui, la veille, avait écrit au président de la Chambre, Laurent Mosar, pour demander une séance plénière afin de pouvoir voter une motion de censure. Lui qui veut abolir le SREL semblait prêt à demander l'abolition du Conseil d'État s'il n'était pas capable de rendre des avis éclairés."

Juli 18, 2013

Souverän ist, wer über den Ausnahmezustand entscheidet

Gelesen auf wort.lu:
"Die Hohe Körperschaft [gemeint ist der Staatsrat] hatte in ihrer Stellungnahme Bedenken gegen eine 'dissolution à effet différé' der Abgeordnetenkammer erhoben, die nicht vereinbar mit dem Geist der Verfassung sei.
Über diese Bedenken setzen sich die Abgeordneten nun hinweg. 'Der Geist der Verfassung  spiegelt den Geist des 19. Jahrhunderts wider', hieß es von Seiten des zuständigen Parlamentsausschusses. Für dessen Vorsitzenden Paul-Henri Meyers ist die Debatte um das Wann und Wie der Parlamentsauflösung ein weiterer Beleg für die Notwendigkeit der Verfassungsreform."
und auf tageblatt.lu:
" Würde der Großherzog die Meinung des Staatsrats jedoch teilen und das Parlament mit sofortiger Wirkung auflösen, befürchtet Bodry eine ernsthafte Krise. Der Großherzog würde sich damit gegen alle Parteien [Bodry meint wohl "alle parlamentarischen Fraktionen"] stellen. Damit überschreite das Staatsoberhaupt seine Befugnisse, dürfe er sich doch nicht in politische Fragen einmischen."

Wieso muss es denn überhaupt soweit kommen? Ist es wirklich zuviel verlangt, dass Juncker und die Regierung tatsächlich Verantwortung für die ganze SREL-Affäre übernimmt oder das Parlament noch einmal trotz Sommerpause zusammen kommt, um der Regierung das Vertrauen zu- oder abzusprechen? De facto wird jetzt nämlich die Verfassung als Relikt des 19. Jahrhunderts (ist denn das Großherzogtum Luxemburg das nicht auch?) einfach beiseite geschoben, und der Großherzog dazu aufgefordert, Neuwahlen einzuberufen, obwohl formal eine Regierung im Amt ist und drei Motionen im Parlament einfach übergangen wurden. In anderen Worten, wenn "alle Parteien" mit einem Staatsstreich einverstanden wären, ginge das schon in Ordnung?

Juli 01, 2013

Ich bin erschüttert

Wie ich erst heute erfahren habe, ist die Science Fiction-Autorin Marianne Sydow, deren Perry Rhodan-Beiträge wie "Dorina, die Friedensstifterin" ein prägender Bestandteil meiner Jugendjahre waren, bereits am 2. Juni verstorben. Hier der Nachruf ihres Sohnes Ralph von Sydow auf ihrer Webseite Villa Galactica, weiteres, darunter viele Links, findet man bei Frank Böhmert.